20 ans de la mort de François Mitterrand : pour les jeunes socialistes, "Tonton", "c'est lointain"

Publié le 8 janvier 2016 à 18h18
20 ans de la mort de François Mitterrand : pour les jeunes socialistes, "Tonton", "c'est lointain"

ANNIVERSAIRE – Les socialistes rendent hommage vendredi à l'ancien président de la République, mort il y a vingt ans. Pour les plus jeunes militants PS, pas facile de se référer à cette figure du XXe siècle qui leur semble si éloignée.

L'ancienne icône des socialistes confinée aux cérémonies et aux livres d'histoire ? Alors que François Hollande a célébré vendredi, au cimetière de Jarnac, la mémoire de François Mitterrand, la fameuse "génération Mitterrand" semble avoir pris quelques rides. Vingt ans – soit à peine une génération – après sa mort, l'ancien président de la République ne semble pas soulever une émotion débordante chez les plus jeunes militants du PS. Et pour cause : il appartient pour eux, au mieux, aux livres d'histoire.

Contrairement au Parti socialiste, qui lui consacre un important hommage en ligne , le site Internet des MJS n'a même pas pris la peine de mentionner, même en petit, la date anniversaire. Certes, il y a bien quelques faits marquants dont on se rappelle. Le nouveau président des MJS, Benjamin Lucas, les égrenait vendredi matin sur France Bleu Picardie : le "programme commun", la "victoire de la gauche en 1981"... Tout en pointant sévèrement les "renoncements" des septennats de François Mitterrand, et en tranchant : "l'histoire ne doit jamais être une nostalgie et une répétition [...] Il n'y a pas besoin d'un nouveau Mitterrand".

Tournés "vers l'instant présent"

Et de François Mitterrand, en a-­t­-on besoin tout court ? "Ce que je retiens de lui, c'est la construction européenne, la relation entre la France et l'Allemagne", évoque auprès de metronews Yann Chaillou, 22 ans, animateur fédéral des Jeunes socialistes du Loiret. Mais ça n'ira pas plus loin. "En réunion, il nous arrive d'évoquer mai 1981, ce moment plein d'énergie et d'engagement. Mais ce sont les aînés qui en parlent surtout". Tout en estimant qu'il faut "s'inspirer du passé pour construire le futur", le militant reconnaît que la jeune génération, même ceux qui lisent encore Jaurès, se tourne peu vers les livres d'histoire et davantage "vers l'instant présent". A Mitterrand, il préfère, lui, l'inspiration de François Hollande, le président actuel qui a marqué le début de son engagement. Et encore... Certains ont la mémoire encore plus courte : "Pour les plus jeunes, nés en 1998, même Jospin et le 21 avril 2002 semblent lointains", relativise le militant.

Un jeune peut­-il encore s'inspirer, en 2015, de l'ancien président socialiste ? "Oui, dans la mesure où c'est l'histoire du PS", nous répond Kadiatou Coulibaly, 23 ans, secrétaire fédérale au MJS parisien. "Et non, car je n'ai pas vécu cette époque. Pour nous, Mitterrand revient surtout sous forme de citations lors des discours", complète cette militante, pour qui le double septennat socialiste s'est surtout distingué par l'abolition de la peine de mort. "A la section PS du 18e (celle de Lionel Jospin, qui s'y rendait encore avant d'être nommé au conseil constitutionnel), il y a bien sûr des vieux de la vieille qui en parlent. Je les écoute sans pour autant être à l'affût". Les figures tutélaires de la gauche en 2015 ? "Christiane Taubira, Benoît Hamon, l'aile gauche du PS", résume Kadiatou Coulibaly. Mais aucun fan club de "Tonton" à l'horizon.

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Vincent MICHELON

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