Léon Deffontaines, 27 ans, devrait être investi ce samedi 1er juillet tête de liste du Parti communiste aux prochaines élections européennes.Voici 5 choses à savoir sur l'ancien secrétaire général des Jeunes communistes et ex-porte-parole de Fabien Roussel à l'élection présidentielle.
Jusque-là dans l'ombre de Fabien Roussel, il pourrait prendre la lumière. Ce samedi 1er juillet, le parti communiste proposera d'investir Léon Deffontaines comme tête de liste du PCF aux prochaines élections européennes qui auront lieu en juin 2024. A 27 ans, l'ancien secrétaire général des Jeunes communistes pourrait être propulsé dans le grand bain. Une consécration pour ce jeune homme passionné d'histoire biberonné au militantisme et à la défense des travailleurs, qui n'a jamais vraiment envisagé un autre destin que celui d'homme politique.
Il a été le deuxième plus jeune secrétaire général des Jeunes communistes
"J'ai adhéré au Mouvement jeunes communistes de France à 17 ans et j'ai été élu secrétaire général à 23 ans", expliquait-il à Libération en décembre 2022. "Depuis que je suis à la tête des Jeunes communistes, nous avons doublé notre nombre d'adhérents", ajoutait celui qui a quitté la direction du mouvement début juin, et qui a été chargé de poursuivre dans cette direction. Léon Deffontaines a en effet été chargé de piloter une grande campagne d'adhésion – qui sera lancée en septembre - pour atteindre 10.000 nouveaux membres d'ici le prochain congrès du PCF en 2026.
Il a été candidat aux élections municipales dans la ville natale d'Emmanuel Macron
En 2014, âgé de 18 ans, il a été candidat aux élections municipales dans la ville d'Amiens, sur la liste de Lutte ouvrière. "J'ai beaucoup réfléchi parce que je me trouvais un peu trop jeune pour prendre cette décision", disait-il au HuffPost en mars 2014. Mais "j'avais vraiment envie que les idées de Lutte ouvrière soient diffusées dans ma ville, il est très important que les travailleurs amiénois puissent avoir la parole dans cette campagne". A l'époque, il disait souhaiter s'"engager davantage". "J'en ai assez de ces politiques qui se croient au-dessus des règles et des lois."
Le professorat comme plan B à la politique
Au HuffPost qui l'interrogeait en 2014, Léon Deffontaines disait que si sa carrière ne se faisait pas en politique, il aimerait "être prof de sciences politiques ou d'histoire", son "autre passion". D'ailleurs avant de s'engager politiquement, il était membre d'une association d'aide aux devoirs pour les jeunes en difficulté des zones sensibles de la ville d'Amiens.
Un "bébé Roussel"
Lors de la dernière élection présidentielle, Léon Deffontaines était le porte-parole de Fabien Roussel, qui avait souhaité mettre en avant la jeunesse. Entre eux, "le feeling est tout de suite passé", a confirmé un proche du député du Nord au Figaro. "Léon est un jeune vieux, c’est un peu Fabien Roussel en plus jeune", se moque un autre membre du parti, pas vraiment bienveillant avec la relève. Sur plusieurs sujets, le jeune homme est en accord avec son mentor. À Libération, qui lui demandait s'il préférait "écrire un tweet positif sur Emmanuel Macron tous les jours" plutôt que se passer de "bonne viande" jusqu'à la fin de ses jours (en janvier 2022 Roussel avait dit qu'il défendrait le "bon vin, une bonne viande, un bon fromage", ndlr), le natif d'Amiens répondait : "On peut toujours trouver des choses intéressantes à dire sur quelqu'un. Par exemple, Macron, il vient d'Amiens, il y a plein de choses positives à dire sur sa ville natale".
Sur la Nupes aussi, les deux hommes sont d'accord. Alors que Fabien Roussel dénonce régulièrement la mainmise de La France insoumise et affirme l'autonomie de son parti, Léon Deffontaines déclarait en juin 2023 dans Causeur : "Aujourd'hui, la Nupes ne s'adresse pas à l'ensemble de la population. Pour la plupart des gens, la Nupes, c'est LFI et Mélenchon… C'est clivant".
Objectif : mieux que Ian Brossat
Tête de liste du parti communiste, Léon Deffontaines aura l'objectif de faire mieux que l'adjoint parisien Ian Brossat en 2019. Il y a quatre ans, le Parti communiste avait recueilli 2,49% des suffrages et n'avait envoyé aucun représentant au Parlement européen (il faut pour cela faire un score minimum de 5%). Reste à savoir si le jeune homme sera à la tête de sa propre liste ou s'il devra s'effacer au profit d'une autre personnalité en cas de liste commune avec tout ou partie des alliés de la Nupes. Cette question sera tranchée à l'automne, même si les communistes ont fait un pas vers une liste autonome, à l'instar des écologistes.