Face à la guerre déclenchée par Vladimir Poutine, plusieurs femmes s'imposent parmi les nombreux opposants au dirigeant russe.À l'occasion de la journée du 8 mars, portrait de cinq d'entre elles, actives sur la scène internationale.
Alors qu'une guerre s'est déclarée aux portes de l'Europe, le 24 février dernier, plusieurs femmes à haute responsabilité tentent d'organiser la riposte diplomatique face à l'agression militaire de Vladimir Poutine contre les Ukrainiens et les Ukrainiennes. Portrait de cinq de ces politiciennes particulièrement actives, au plan international, dans cette guerre.
Ursula von der Leyen, image de l'unité européenne
En tant que présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen incarne l'Union européenne sur la scène internationale. Avec une guerre aux portes de l'Europe, c'est à cette Allemande, entrée en fonction en décembre 2019, qu'a échu le rassemblement de l'UE. Une tâche à laquelle elle s'est attelée jusque-là avec succès. Malgré la première réticence des dirigeants italiens ou allemands pour bannir la Russie du système Swift, par exemple, ou la position plutôt pro-Poutine du Premier ministre hongrois, Viktor Orban, l'Union européenne est unanime dans sa condamnation de la Russie et dans la mise en place de sanctions fortes.
Consciente de l'enjeu pour l'Union européenne de se positionner dans cette crise, la présidente de la Commission a averti que son "destin" était "en jeu". Outre les sanctions contre Moscou et les livraisons d'armes aux forces ukrainiennes, la femme politique a promis d'engager au moins 500 millions d'euros du budget européen pour l'assistance humanitaire des réfugiés et en Ukraine.
We condemn Russia’s unprecedented military aggression against Ukraine. It must withdraw its military and fully respect Ukraine's territorial integrity. The EU leaders will discuss and swiftly adopt further restrictive measures against Russia. The EU stands with Ukraine. — Ursula von der Leyen (@vonderleyen) February 24, 2022
Roberta Metsola, présidente du Parlement européen
Présidente depuis le 18 janvier du Parlement européen, la conservatrice maltaise Roberta Metsola a délivré un puissant discours à la suite de la prise de parole du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, au Parlement européen lors de sa session extraordinaire du 1er mars. "Nous entendons vos aspirations européennes haut et fort. Et si vous vous tournez vers cette Assemblée, vous trouverez un ami et un allié tout au long de ce processus", a-t-elle notamment déclaré, annonçant l'ouverture de la procédure pour faire entrer l'Ukraine au sein de l'Union européenne.
La présidente du Parlement a également plaidé pour l’application au sien de l’UE de quatre nouveaux principes. Le premier est que l'Europe ne soit plus dépendante du gaz russe, non plus que de l'argent du Kremlin, visant spécifiquement les oligarques qui soutiennent Vladimir Poutine. Elle a également souhaité que des investissements soient faits dans la défense européenne. Enfin, l'eurodéputée a souligné l'importance de combattre la désinformation mise en place par Moscou.
"Je demande aux médias sociaux et aux conglomérats technologiques de prendre leurs responsabilités", a-t-elle déclaré.
Suite à ces propositions, une résolution a été adoptée à une majorité écrasante par les députés du Parlement européen, condamnant l’invasion de la Russie et appelant à des sanctions plus sévères contre le pays.
Ingrida Šimonytė, Première ministre de Lituanie
Parmi les pays membres de l'Union européenne, la Lituanie fait partie de ceux qui sont en première ligne face à la menace que représente l'expansionnisme de Vladimir Poutine. Dans cette crise, sa Première ministre, Ingrida Šimonytė, s'est montrée particulièrement active. Avant même le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, la responsable politique alertait le reste de l'Europe sur les décisions du dirigeant russe, assurant qu'il n'y avait "pas de limites à l'imagination d'un dictateur, pas de bassesses trop basses, pas de mensonges trop flagrants".
Dès l'annonce de l'agression, la Première ministre a appelé à ce que des sanctions très dures soient prises contre la Russie, et était dans la rue avec sa population le jour même pour montrer sa solidarité avec le peuple ukrainien. "Lors de notre indépendance en 1991, nous avons reçu de nombreux soutiens. C'est désormais l'heure de l'Ukraine et nous devons tout autant montrer notre soutien", a-t-elle alors déclaré. Elle a par ailleurs été l'une des premières à annoncer l'interdiction du ciel lituanien aux compagnies aériennes russes, amenant l'ensemble de l'Union à le faire par la suite.
Kaja Kallas, Première ministre d'Estonie
L'invasion de l'Ukraine par la Russie inquiète ses pays voisins, et en particulier l'Estonie, qui célébrait son indépendance le jour même de l'attaque. Un symbole que n'a pas manqué de remarquer la Première ministre de ce petit pays, Kaja Kallas. Dans son communiqué, la responsable politique, après avoir condamné l'action décidée par Vladimir Poutine, a tenu à rassurer ses compatriotes.
"Je garantis à l'ensemble de la population estonienne que la sécurité de l'Estonie est assurée et qu'aucune menace militaire direct nous concerne", a-t-elle prévenu, avant de conclure : "Aujourd'hui, nous pouvons célébrer l'anniversaire de la République d'Estonie et continuer notre vie quotidienne en paix". L'Estonie a effectivement acquis son indépendance de l'Empire russe le 24 février 1918 avant de repasser sous le giron soviétique en 1945.
Consciente de la sensibilité de son peuple face à la menace que représente la Russie, la Première ministre a donc multiplié les contacts avec les puissances de l'Otan, dont la France, qui a annoncé l'envoi de 200 militaires supplémentaires dans le pays ou le Royaume-Uni, dont le Premier ministre, Boris Johnson, était en visite dans le pays le 1er mars dernier.
Florence Parly, ministre des Armées de France
Si Emmanuel Macron en est le chef, Florence Parly reste la ministre des Armées et est mobilisée suite à l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Lors d'une intervention à l'Assemblée nationale, mardi 1er mars, elle a confirmé l'accélération du déploiement de militaires supplémentaires en soutien dans des pays frontaliers à l'Ukraine ou à la Russie. 500 soldats ont ainsi été envoyés en Roumanie et 200 en Estonie. Elle a par ailleurs rappelé que la guerre en Ukraine constituait un moment "historique pour l'Europe, qui doit être à la hauteur", ajoutant : "soit l'Europe fait face, soit elle s'efface".
Dimanche, la ministre s’est rendue dans une base de l’Otan en Roumanie où les soldats français ont été déployés aux côtés d’autres forces européennes et américaines. Après être allée à leur rencontre, Florence Parly a déclaré : "Aujourd’hui, la guerre est une réalité en Ukraine, aux portes de la Roumanie et aux portes de l’Europe. Nous pouvons être fiers de la réactivité dont nous avons collectivement fait preuve. C’est ensemble que nous y arriverons". Elle a rappelé par ailleurs que l’engagement était défensif.
C’est une nouvelle crise sur laquelle la ministre est mobilisée, celle-ci devant s’occuper également de front du retrait des forces françaises du Mali, annoncé le 17 février dernier. Florence Parly est une des seules personnalités du gouvernement à être restée à la tête de son ministère depuis le début du quinquennat Macron. Elle est la seule femme actuellement à la tête d'un ministère régalien.
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