MESSAGE - En concluant un colloque commémorant les 50 ans de l'élection de Georges Pompidou, Nicolas Sarkozy a livré une réflexion sur "la violence en politique" et vanté le bilan de l'ancien président (et le sien au passage) qui avait "élargi le gaullisme" pour stabiliser les institutions.
Allusions multiples, petites piques, référence à son propre bilan... Nicolas Sarkozy a de nouveau profité d'un colloque commémorant le cinquantenaire de l'élection de Georges Pompidou, vendredi 21 juin, pour délivrer quelques observations sur l'état de la droite, sur la façon de gouverner la France et sur "la violence en politique".
Un message déjà amorcé la veille, lors d'un discours en Indre-et-Loire, et qui précède la parution des mémoires de l'ancien chef de l'Etat, Passions, le 27 juin, ouvrage où il revient sur sa vie avant son élection en 2007. Dans cet hommage rendu à Georges Pompidou, Nicolas Sarkozy s'est montré, une nouvelle fois, particulièrement critique - sans les mentionner - au sujet de la ligne politique des Républicains qui a conduit au désastre des élections européennes. Il a aussi évoqué la nécessité de gouverner "pour l'ensemble des Français" - un message probablement adressé à Emmanuel Macron.
"Pompidou embrassait la totalité des Français"
Dans son élégie à celui qui a succédé au général de Gaulle, "le premier à avoir refusé de céder un centimètre de terrain de son humanité par rapport à ses convictions", Nicolas Sarkozy a salué celui qui a "élargi la gaullisme, l'a simplifié, apaisé, lui a donné la quotidienneté dont les institutions avaient besoin".
Dans un clin d'oeil à LR qui n'a pas échappé à son auditoire, il a également loué "cette capacité à risquer en permanence l'élongation" - un jugement qui fait écho aux critiques, à droite, sur le "rétrécissement" de la ligne politique de LR jusqu'à l'échec de la droite aux élections européennes. "Je veux dire que pour moi", a insisté Nicolas Sarkozy, "le risque de l'élongation est toujours inférieur au drame de la contraction. En étant multiple, Georges Pompidou embrassait la totalité de la France".
"Un sujet de réflexion sur la violence en politique"
L'ex-Président a également fait allusion aux querelles internes qui ont animé son parti, jugeant que "les bagarres entre familles différentes sont infiniment moins cruelles qu'à l'intérieur d'une famille". "Naturellement, tout rapport ou toute allusion seraient parfaitement justifiés", a-t-il précisé, déclenchant les rires dans l'assistance.
Nicolas Sarkozy faisait référence à l'affaire Markovic, une affaire criminelle dans laquelle des allégations avaient été proférées sans preuve, en 1968, à l'encontre de Georges Pompidou et de son épouse. "Une affaire honteuse, qui était faite pour salir, pour détruire", a dénoncé l'ancien chef de l'Etat, faisant probablement un lien avec les affaires qui le poursuivent lui-même - il vient d'être renvoyé en correctionnelle dans l'affaire des "écoutes téléphoniques".
Cette affaire "n'a sali qu'une chose : la République qui la tolérait, pas l'homme politique qui la subissait", a-t-il ajouté.
"La France est un tout"
Allusion, enfin, à la manière de réformer la France de l'actuel gouvernement. Alors que l'exécutif vient de présenter sa feuille de route pour réformer l'assurance chômage et qu'il planche sur un rallongement du temps de travail (notamment avec la réforme des retraites), Nicolas Sarkozy a pris l'exemple de la défiscalisation des heures supplémentaires, qu'il avait été le premier à mettre en place au début de son quinquennat, avant qu'Emmanuel Macron ne réactive cette mesure en pleine crise des Gilets jaunes.

Lors de cette réforme des heures supplémentaires, "j'ai pensé aux accords de Grenelle" (signés en 1968, et prévoyant notamment la hausse des salaires de 10%), a indiqué l'ancien Président. Dans un pays marqué, selon lui, par "les corporatismes", "toute mesure d'un gouvernement est immédiatement cadrée, normée". Ironisant sur "l'administration de Bercy, toujours enthousiaste, généreuse, ambitieuse et novatrice", qui voulait encadrer cette mesure, Nicolas Sarkozy a indiqué avoir considéré au contraire que "la France est un tout, et que tous les Français devaient en bénéficier".
Une manière, peut-être, de pointer l'action du gouvernement actuel, auquel il est souvent reproché de ne favoriser qu'une partie de la population à travers ses réformes. "Augmenter le pouvoir d'achat et en même temps augmenter la durée légale du travail, c'est un mensonge", a également averti Nicolas Sarkozy, se félicitant d'avoir refusé de revenir à l'époque sur les 35 heures. Un totem auquel Emmanuel Macron n'a de toute façon pas prévu de toucher, privilégiant d'inciter les Français à travailler plus en instaurant un "âge d'équilibre" pour partir à la retraite.
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