POLITIQUE - C'est une conséquence indirecte de l'épidémie de coronavirus : la privatisation d'Aéroports de Paris n'aura pas lieu "dans l'immédiat", annonce le gouvernement. Le transport aérien étant actuellement frappé de plein fouet par une succession d'annulations de vols, une privatisation d'ADP en ce moment se ferait dans des conditions défavorables.
Faute de soutiens suffisants, le référendum sur la privatisation d’Aéroports de Paris n’aura pas lieu. Jeudi 12 mars en effet, le délai de neuf mois donné aux opposants à la privatisation d’ADP pour recueillir les 4,7 millions de signatures (10% du corps électoral) nécessaires au déclenchement d’un référendum d’initiative partagée, ou RIP, arrive à son terme. Or le dernier pointage du Conseil constitutionnel, le 4 mars, faisait état d’un peu plus d’1,1 million de soutiens seulement.
Pas de référendum donc, mais pas de privatisation tout de suite non plus. "La question de la privatisation d'ADP ne saurait se poser dans l'immédiat compte-tenu des conditions" actuelle du marché, a en effet expliqué mercredi la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye, lors du compte-rendu du Conseil des ministres. "Compte tenu des conditions de marché, nous serions un bien mauvais gestionnaire si nous faisions le choix immédiat de céder les actifs et nos participations dans ADP", a ajouté la secrétaire d'Etat.
Par conditions de marché, il faut comprendre : un état calamiteux, dû à la crise du coronavirus. Avec l’épidémie, qualifiée mercredi de pandémie par l'OMS, le contexte économique n'est plus du tout propice à une introduction en Bourse. Le transport aérien est frappé de plein fouet, compagnies aériennes et aéroports subissant à la fois les mesures de confinement, la prudence des vacanciers et les annulations de déplacements professionnels. Dans le même temps, la panique a gagné les marchés boursiers, avec une chute de plus de 12% sur la dernière semaine de février et un "lundi noir" cette semaine, le CAC 40 ayant décroché de plus de 8%, du jamais vu depuis la crise financière de 2008.
Des conditions "pas du tout favorables"
Le gouvernement craint donc de ne pouvoir céder ADP à un prix intéressant. Or, comme le rappelle Marianne, "les recettes sont censées alimenter un fonds pour l’innovation". Pour Sibeth Ndiaye, "l'instabilité actuelle des marchés" montre que les conditions ne sont "pas du tout favorables pour le moment à une quelconque opération de privatisation et en particulier pour ce qui concerne ADP". Sollicitée par l'AFP, la direction du groupe Aéroports de Paris n'a pas souhaité faire de commentaire sur cette annonce. Côté bourse en revanche, l'action ADP a fortement chuté après cette dernière (-6,17% à 114,10 euros).
Interrogé sur ses intentions, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire avait laissé entendre qu’un report n’était pas exclu, en indiquant déjà lundi qu'il concentrait ses forces "totalement sur la réponse à l'épidémie du coronavirus qui impacte lourdement l'économie française" et n'avait "pas l'habitude de faire deux choses à la fois".
"Je souhaite bonne chance au gouvernement, en plein coronavirus, réforme des retraites et municipales, de dire aux Français qu'il est prêt de sacrifier la poule aux oeufs d'or du budget de la France", s’était amusé de son côté le sénateur socialiste Patrick Kanner, avant les déclarations de Sibeth Ndiaye.
S’ils n’ont pas obtenu assez de signatures à leur pétition pour obtenir un référendum, les opposants à la privatisation se réjouiront cependant de cette mise entre parenthèses du projet. Introduite dans la constitution en 2008 par Nicolas Sarkozy, la procédure d'initiative partagée n’avait jusqu’ici jamais été utilisée.
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