ILS L'ONT DIT - Après l'interview d'Alexandre Benalla au 20H de TF1 et la diffusion d'une nouvelle vidéo d'interpellation musclée , l'opposition ne ménage pas ses critiques contre l'ex-collaborateur d'Emmanuel Macron.
Les révélations et rebondissement n'en finissent plus dans l'affaire Benalla. Ce vendredi, l'ex-collaborateur d'Emmanuel Macron a pris la parole pour la première fois à la télévision, lors du JT de 20H de TF1. Il a notamment déploré "la folie qui s'est emparée de cette histoire" selon lui "banale", une "histoire de droit commun" dans laquelle "il ne se passe rien". Alexandre Benalla a assuré qu'il s'agissait d'une "affaire d'été" et en aucun cas d'une "affaire d'Etat". L'ancien membre du cabinet du chef de l'Etat s'est également défendu d'avoir porté des coups aux manifestants rencontrés place de la Contrescarpe, reconnaissant seulement "des gestes vigoureux". Enfin, il a réaffirmé avoir eu "une réaction de citoyen" face à des manifestants qu'il qualifie de "casseurs".
Ses déclarations, ainsi que la nouvelle vidéo diffusée par Libération mettant en cause Alexandre Benalla dans une autre interpellation également survenue le 1er mai au Jardin des Plantes, font l'objet ce samedi de nombreuses réactions politiuqes. La députée LaREM Claire O'Petit a déclaré sur LCI qu'elle avait vu en Alexandre Benalla sur le plateau de TF1 un "très très grand manipulateur". Danièle Obono, députée de La France insoumise, a elle insisté sur les nouvelles révélations : "Les actions de monsieur Benalla ne se sont pas circonscrites à la place de la Contrescarpe ; toute la journée il a été habilité par je ne sais quelle autorité à se substituer aux forces de police et à intervenir. C’est un comportement de milicien."
Les membres du Rassemblement national se sont également exprimés. "On en apprend tous les jours et on peut se demander d’ailleurs si Gérard Collomb lui-même n’était pas au courant de tout cela et notamment de ces actes délictueux commis avant la manifestation (place de la Contrescarpe). Benalla et monsieur Macron se comportent comme des voyous, comme des caïds. Comme des racailles, il frappe des citoyens qui viennent manifester" a déclaré Sébastien Chenu sur LCI.
Nicolas Bay a lui aussi dénoncé l'attitude d'Alexandre Benalla. "On voit bien que c’était quelqu’un qui agissait avec un sentiment d’impunité totale, dans une logique de passe-droits totale, et cette logique de passe-droits elle ne se limitait pas à son comportement le 1er mai. C’était une attitude générale liée au fait qu’il avait toutes sortes d’avantages, de protections, et qu’il en bénéficié bien après le 1er mai puisqu’il a fallu plus de deux mois et demi pour que les faits graves dont il s’est rendu coupable soient rendus publics" a estimé le député européen.
Le "robocop de l'Elysée"
Eric Coquerel, député de La France insoumise, s'est étonné de la présence d'Alexandre Benalla dans les médias. "Après avoir été protégé depuis le 2 mai par l’Elysée, Alexandre Benalla a une mise en examen très privilégiée. Il peut dire sa vérité à tous les Français : 20H de TF1, la Une du Monde" a-t-il dit. Selon lui, le "robocop de l'Elysée" "n’était pas un observateur ce 1er mai. Il s’est comporté comme un acteur, il donnait des consignes à la radio, il tapait des manifestants, à la Contrescarpe, au jardin des Plantes. Et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il a tout fait pour envenimer les choses. Quand je regarde les images, quelqu’un qui se comporte comme ça, ce n’est pas quelqu’un qui veut calmer les choses."
Sur Europe 1, Guillaume Larrivé, député LR et co-rapporteur de la commission d'enquête parlementaire sur l'affaire Benalla, a dit avoir "assisté à une sorte de récitation de monsieur Benalla, manifestement très conseillé par des communicants proches d’Emmanuel Macron". Avant d'ajouter : "Ce que je trouve scandaleux, c’est que les députés En Marche refusent son audition par la commission d’enquête. J’avais demandé qu’il soit convoqué, prêtant serment. Je regrette qu’il n’ait pas été auditionné."
Voilà effectivement ce qui a fait réagir d'autres membres de la classe politique vendredi soir. Cette sortie médiatique, deux jours après son interview fleuve dans le journal Le Monde, a provoqué l'ironie d'un certain nombre de parlementaires. "TF1 a le droit d'interviewer Benalla, pas la commission d'enquête parlementaire présidée par LaREM" a notamment tweeté Marc Le Fur. "Emmanuel Macron ne s’exprime que devant les députés LaREM et envoie Alexandre Benalla parler aux Français. Le monde à l’envers !" a estimé de son côté le président de Debout la France Nicolas Dupont-Aignan.
#TF1 a le droit d'interviewer #Benalla , pas la commission d'enquête parlementaire présidée par #LREM . #affaireBenalla @DavidPujadas — Marc Le Fur (@marclefur) July 27, 2018
#TF1 a le droit d’interroger #Benalla mais pas la commission d’enquête de l’ @AssembleeNat . Est-ce démocratie vue par @enmarchefr ? pic.twitter.com/rOxEZz84j8 — Stephane Peu (@stephane1peu) July 27, 2018
. @EmmanuelMacron ne s’exprime que devant les Députés #LREM et envoie #AlexandreBenalla parler aux Français. Le monde à l’envers ! — N. Dupont-Aignan (@dupontaignan) July 27, 2018
Si la majorité fait bloc, l'opposition continue de mettre la pression sur l'exécutif, alors que se profile la fin de la session parlementaire (mercredi) et le dernier Conseil des ministres (vendredi). Deux motions de censure, l'une déposée par le groupe Les Républicains, l'autre par Nouvelle Gauche, GDR (communistes) et France insoumise, seront soumises aux députés mardi.
Maintenant qu’Alexandre Benalla s’est exprimé à la télévision mon souhait c’est qu’on puisse passer à autre chose."
Marlène Schiappa
Pour contrebalancer toutes ces critiques, la secrétaire d'Etat chargée de l'égalité femmes-hommes Marlène Schiappa a défendu l'intervention d'Alexandre Benalla au JT de TF1. Sur LCI, elle a déclaré : "Ce que j’observe c’est que la version qui est donnée par Alexandre Benalla elle corrobore en tous points les informations qui avaient déjà été données par l’Elysée par ailleurs, que ce soit sur ses missions ou que ce soit sur l’exercice de ses fonctions." "L’opposition a voulu nous dépeindre d’abord une affaire d’Etat. Ensuite on s’est aperçu qu’il n’y avait pas une affaire d’Etat donc ils ont essayé de nous décrire une petite frappe. On voit qu’en réalité Alexandre Benalla c’est quelqu’un qui travaillait et qui explique le travail qui a été le sien et qui a un discours construit. C’était un peu le chaînon manquant de cette histoire, maintenant qu’il s’est exprimé à la télévision mon souhait c’est qu’on puisse passer à autre chose et peut-être se concentrer sur l’action du gouvernement" a-t-elle ajouté.
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