OFFENSIF - Lors de son discours devant les parlementaires de la majorité et le gouvernement, mardi soir, le Président n'a pas fait qu'endosser la responsabilité de l'affaire Benalla. Il a aussi lourdement chargé la presse et l'opposition.
Il y a le Macron qui encaisse les coups, et le Macron qui en donne. Pour son premier discours post-affaire Benalla, prononcé mardi soir à la Maison de l'Amérique Latine, devant des membres de la majorité et du gouvernement, le Président a montré deux facettes. Après avoir assumé "seul" la responsabilité de l'affaire, en opposition avec une "République des fusibles", Emmanuel Macron a délivré plusieurs attaques à l'encontre de la presse et de l'opposition.
Évoquant un "spectacle où la tentation pour presque tous les pouvoirs est de sortir de son rôle", il commence par charger "une presse qui ne cherche plus la vérité". Et de donner un exemple tout frais, à savoir les déclarations du chef de la DOPC Alain Gibelin concernant la présence d'Alexandre Benalla dans des réunions de travail pendant sa mise à pied. Des déclarations sur sur lesquelles l'intéressé est revenu le lendemain.
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"Je vois un pouvoir médiatique qui veut devenir un pouvoir judiciaire"
Que dit Emmanuel Macron ? "Elle (la presse, ndlr) disait ce matin : 'Regardez, un directeur de la préfecture de police a dit que c'était faux !' Il dément quelques heures plus tard. On dit : 'Regardez, les images tournent en boucle' d'une scène - inadmissible et que je condamne. Je ne vois jamais la scène d'avant, la scène d'après. Quel est le contexte ? Qu'est-ce qui s'est passé ? S'agissait d'individus qui buvaient gentiment un café en terrasse ? Que s'est-il passé juste ensuite ? J'ai cru comprendre qu'il y avait des images. Où sont-elles ? Sont-elles montrées avec la même volonté de recherche de la vérité et d'apporter de manière équilibrée les faits ? Non."
Et le Président de conclure : "Je vois un pouvoir médiatique qui veut devenir un pouvoir judiciaire, qui a décidé qu'il n'y avait plus de présomption d'innocence dans la République et qu'il fallait fouler au pied un homme et avec lui toute la République".
Une "coalition baroque" entre "ceux qui prétendent venir du gaullisme" et des "extrêmes" qui "n'aiment pas l'État"
Emmanuel Macron a aussi réservé quelques coups à l'opposition parlementaire, très remontée depuis plusieurs jours. "Je vois certains qui voudraient faire sortir le pouvoir législatif de son lit considérant qu'il appartient au Parlement de se substituer à la justice et de devenir un tribunal populaire", affirme d'abord le chef de l'État. Et d'évoquer une "coalition baroque qui ne trompe personne dans notre pays" entre "ceux qui prétendent venir du gaullisme et qui en ont oublié tous les principes et la dignité" et des "extrêmes" qui "n'aiment pas l'État".