Affaire Business France : la ministre du Travail Muriel Pénicaud, "briefée" en amont, n'aurait "rien fait"

Publié le 2 juillet 2017 à 8h06, mis à jour le 12 juillet 2017 à 16h31
Affaire Business France : la ministre du Travail Muriel Pénicaud, "briefée" en amont, n'aurait "rien fait"

RÉVÉLATIONS - La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, aurait été "briefée" en amont des difficultés d'ordre comptable que soulevait l'organisation d'une soirée en 2016 à Las Vegas autour d'Emmanuel Macron, sur laquelle la justice enquête, selon le Journal du Dimanche. Mais, à en croire,

Le mail était pour le moins gênant pour Muriel Pénicaud. Dimanche 1er juillet, le JDD dévoilait un e-mail rédigé par la directrice de communication de Business France, laissant entendre que l'actuelle ministre du travail aurait été mise au courant en amont des difficultés financières que soulevaient l' organisation d'un évènement aux Etats-Unis. "Muriel, briefée par nos soins, ne fait rien. Donc elle gèrera aussi quand la CdesC (Cour des comptes, ndlr) demandera des comptes à BF (Business France, ndlr), ce ne sera pas faute d'avoir dit et redit", pouvait-on lire dans ce courriel. 

Mardi 11 juillet, l'avocat de la ministre, Me Fabrice Dubest, est revenu sur les révélations de l'hebdomadaire, expliquant que ce dernier s'était trompé dans l'interprétation de l'abréviation "Contrairement à ce qui est supposé par le JDD, 'la CdesC', explique l'avocat, [...] n'est pas une référence à la 'Cour des Comptes', mais à la Caisse des Dépôts et Consignations (souvent abréviée CDC), qui subventionne l'Agence Business France, notamment pour l'organisation d'événements en lien avec la French Tech."

Business France, agence publique dont Muriel Pénicaud était à l'époque directrice générale, est visée par une enquête pour violation présumée des règles de mise en concurrence. 

Quand le ministre de l'Economie défend la "French Tech" à Las VegasSource : JT 20h Semaine
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Au centre de l'affaire : une soirée tenue le 6 janvier 2016 à Las Vegas, en plein Consumer Electronics Show (CES), grand-messe mondiale de l'innovation technologique, au cours de laquelle Emmanuel Macron, alors ministre de l'Economie, avait rencontré des dirigeants de start-up françaises. Business France, agence publique dont Muriel Pénicaud était à l'époque directrice générale, est visée par une enquête pour violation présumée des règles de mise en concurrence.

Portrait : Muriel Penicaud, spécialiste de l’entreprise, en charge d’une réforme phareSource : JT 20h Semaine

100.000 euros pour les seuls frais d'hôtel

Selon Le Canard Enchaîné, à l'origine des premières révélations, le coût de l'opération réalisée par Havas pour Business France, sans qu'il y ait eu d'appel d'offres, aurait été de 381.759 euros, dont 100.000 euros pour les seuls frais d'hôtel. Dans le cadre de l'enquête préliminaire ouverte notamment pour favoritisme, les sièges de Business France et d'Havas ont été perquisitionnés le 20 juin.

Le mercredi précédent, c'est Libération qui affirmait que Muriel Pénicaud avait "validé" certaines dépenses relatives à l'organisation de la soirée. La ministre a répondu qu'elle n'avait rien à se reprocher, évoquant une "erreur de procédure" à la suite de laquelle elle avait "immédiatement déclenché un audit, interne et externe". "C'est moi qui ai alerté le conseil d'administration, c'est moi qui ai déclenché l'audit", a-t-elle insisté, qualifiant l'idée qu'elle ait pu étouffer l'affaire de "blague".


La rédaction de TF1info

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