Affaire Business France : le cabinet d’Emmanuel Macron à Bercy aurait bien été impliqué

Publié le 28 juin 2017 à 6h30
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Source : JT 20h Semaine

RÉVÉLATIONS – Business France est la cible d’une enquête pour violation présumée des règles de mise en concurrence. L’affaire remonte au temps où Emmanuel Macron était encore ministre de l’Économie de François Hollande. Selon Libération, son cabinet a bien été impliqué dans l’organisation d’une soirée à Las Vegas.

L’affaire avait quelques remous lors de la campagne présidentielle. Elle avait cependant été vite oubliée devant l’ampleur que prenait le Penelopegate, entraînant la chute de François Fillon. Mais cette fois-ci, Emmanuel Macron et certains membres de son gouvernement sont au cœur de la polémique. Selon les révélations de Libération, mercredi, le cabinet du président, lorsque celui-ci était encore ministre de l’Économie, a été impliqué dans l’organisation d’une soirée à Las Vegas réalisée par Havas pour le compte de Business France. L’organisme est sous le coup d’une enquête pour violation présumée des règles de mise en concurrence, révèle le quotidien. 

Celui-ci affirme par ailleurs que la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, alors directrice générale de Business France, a "validé" certaines des dépenses relatives à l’organisation de cette fameuse soirée américaine. Cela constitue un "contournement des règles" de l’agence publique qu’elle dirigeait, en charge de la promotion de la France auprès d’investisseurs étrangers.

Aucun doute sur l'implication de Bercy

Des éléments d'un audit réalisé par le cabinet d'audit EY (ex-Ernst & Young), que Libération s'est procuré, "ne laissent aucun doute sur l'implication du cabinet du ministre de l'Economie" de l'époque, estime le quotidien. "Nous comprenons que la définition exacte des besoins a pu être en partie déterminée par des personnes extérieures à Business France, en particulier le cabinet du ministre de l'Economie", pointe notamment ce rapport cité par Libération.

Lorsque l'affaire a éclaté, il y a de cela plusieurs mois, Emmanuel Macron avait écarté la possibilité d’une implication de son entourage, affirmant que son "ministère a toujours respecté les règles des appels d'offres et des marchés publics". Le successeur d’Emmanuel Macron au ministère de l'Économie, Michel Sapin, avait lui-même dédouané son ancien collègue en affirmant que la saisine de l'Inspection générale des finances (IGF) dans cette affaire "ne concern[ait] en aucun cas Emmanuel Macron". 

Muriel Pénicaud, embarrassée ?

Cette affaire est cependant embarrassante pour la ministre du Travail, qui doit présenter mercredi en conseil des ministres le projet de loi d'habilitation à réformer le droit du travail par ordonnances. Le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner dit ne pas s’inquiéter des conséquences de cette affaire pour Muriel Pénicaud. La ministre s'est également défendue, expliquant dimanche qu'elle n'avait pas envisagé de démissionner. Cela "n'aurait pas eu de sens puisque c'est moi qui ait alerté sur ce sujet d'erreur de procédure dans un marché public, et demandé un audit indépendant, ce que l'Inspection générale des finances a confirmé par la suite", a-t-elle fait valoir.

 Lors de cette soirée, qui s'était tenue le 6 janvier 2016 à Las Vegas, Emmanuel Macron avait rencontré des dirigeants de start-up françaises. Selon Le Canard enchaîné, le coût de l'opération aurait été de 381 759 euros, dont 100 000 euros pour les seuls frais d'hôtel.  Dans le cadre de l'enquête préliminaire ouverte notamment pour favoritisme, les sièges de Business France et d'Havas ont été perquisitionnés le 20 juin.


La rédaction de TF1info

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