Affaire Bygmalion : grand déballage à l'UMP, et après ?

Publié le 26 mai 2014 à 23h01
Affaire Bygmalion : grand déballage à l'UMP, et après ?

PROJECTION – Après les nombreux rebondissements de ce lundi dans l'affaire Bygmalion qui en plus de mettre en cause Jean-François Copé, visent maintenant Nicolas Sarkozy, de nombreuses questions restent en suspens.

Une nouvelle affaire et beaucoup de questions.  Après les multiples révélations concernant l'affaire Bygmalion qui ont eu lieu lundi, les cartes de l'UMP ont été sérieusement rebattues. Accusé d'avoir favorisé une société amie et d'avoir payé des prestations présumées fictives, le patron du parti, Jean-François Copé, n'est plus le seul mis en cause. C'est maintenant au tour de Nicolas Sarkozy d'être ciblé par cette affaire qui ne semble pas prêt de trouver son dénouement. Metronews souligne les questions qui restent en suspens.

Quel avenir pour Jean-François Copé ?
Le patron de l'UMP, après avoir plusieurs fois changé de stratégie de défense, avait décidé de passer à l'offensive. Avant les révélations de l'avocat de Bygmalion et de celles de Jérôme Lavrilleux , un proche de Jean-François Copé confirmait à metronews plusieurs annonces prévues lors du bureau politique organisé mardi. Le patron du parti, fragilisé par ce lundi noir pour l'UMP, devait ainsi porter plainte contre X, demander à la justice d'être entendu et décider d'un audit sur le fonctionnement du parti. Que fera-t-il, finalement ? Mystère.

En attendant, nombreux sont ceux au sein du parti à remettre en cause sa légitimité. "Il faut changer véritablement l'équipe de Jean-François Copé, avec Jean-François Copé évidemment", a par exemple déclaré Bernard Debré lors de l'émission Lundi Politique (metronews-France Bleu 107.1). D'autant que de nouvelles révélations sont à venir :  d'après une nouvelle enquête du Point à paraître mercredi , le très sophistiqué système Bygmalion, mis en place par Jean-François Copé et ses amis, serait "le carrefour d'étranges flux financiers impliquant de multiples protagonistes..."

Sarkozy peut-il revenir ?
Jusque-là épargné par cette affaire, l'ancien président de la République se trouve subitement visé dans cette affaire Bygmalion. Me Patrick Maisonneuve, l'avocat de la société a en effet lâché lundi après-midi que l'affaire était " plutôt celle des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy" . Selon lui, des prestations liées aux meetings de Nicolas Sarkozy lors de la campagne présidentielle de 2012 étaient "indûment" imputées à des conventions facturées à l'UMP. De quoi compromettre davantage encore l'hypothétique retour de l'ex-chef d'Etat, toujours empêtré dans les affaires Karachi, Tapie, Bettencourt. Il est également accusé d'avoir fait financer sa campagne de 2007 par les fonds du dictateur libyen, Mouammar Kadhafi.

L'UMP peut-elle exploser ?
Au fur et à mesure que l'affaire prend de l'ampleur, cette issue ne cesse de devenir un peu plus crédible. Créé il y a seulement douze ans, le parti pourrait imploser et certains de ses membres y semblent plutôt favorables. "Je pense qu’au mois de juin, l’UMP n’existera plus, donc il n’y a même pas besoin de la quitter. Personne n’a réagi, car on est déjà dans l’après-Copé. En juin vont se lancer les primaires et l’UMP deviendra une coquille vide", a ainsi déclaré le député UMP Lionel Tardy au site Hexagones . Interrogé jeudi sur i>Télé , François Fillon a également évoqué une possible scission du parti après les européennes. La défaite face au Front national, dimanche, n'a rien arrangé à l'affaire.

Qu'en est-il de Bygmalion ? 
Si l'avocat de Bygmalion a pointé du doigt l'UMP, la société fondée par deux proches de Jean-François Copé ne semble pas tirée d'affaire. Accusée de surfacturer ses événements à l'UMP, cette agence de communication fondée en 2008 par Bastien Millot et Guy Alvès est en effet visée par une enquête judiciaire qui s'intéresse notamment à d'étonnantes combinaisons fiscales. Par ailleurs, Le Point révèle ce lundi que Patrick de Carolis, l'ancien PDG de France Télévisions, déjà mis en examen par le juge Van Ruymbeke pour " favoritisme ", a été payé par l'agence de communication.


La rédaction de TF1info

Tout
TF1 Info