POLITIQUE - Trois jours après les révélations de Mediapart sur le train de vie de l'actuel ministre de l'Ecologie, les soutiens se font attendre. Même au sein du gouvernement.
Seul et contre tous ? Trois jours après le début de l'affaire François de Rugy, le ministre de la Transition écologique se veut formel : il a indiqué, à la sortie du Conseil des ministres puis après son entrevue avec le Premier ministre qu'il bénéficiait toujours du soutien d'Emmanuel Macron et d'Edouard Philippe. "Il conserve bien évidemment la confiance du président et du Premier ministre", a déclaré Sibeth Ndiaye. La porte-parole du gouvernement a par ailleurs défendu le ministre : "Il est évident qu'on est amené à avoir des moments de représentation, des moments aussi de contact avec la société civile sous des formes qui peuvent être extrêmement diverses."
Interrogés sur cette affaire, plusieurs ministres n'ont de leur côté pas caché leur embarras et ont manifesté un soutien des plus timides.
Il y a pu avoir un ou deux moments qui posent question"
Marlène Schiappa
C'est le cas d'abord de Marlène Schiappa, La secrétaire d'État chargée de l'Egalité femmes-hommes a réagi aux révélations de Mediapart concernant les luxueux dîners organisés par François de Rugy à l'hôtel de Lassay avec de l'argent public en 2017 et 2018, quand celui-ci était président de l'Assemblée nationale. "Je comprends l'émotion de gens qui découvrent des photos et des faits, de la manière dont ils ont été présentés", a affirmé Marlène Schiappa sur LCI. "Il y a pu avoir un ou deux moments qui posent question", a-t-elle également estimé, en disant comprendre "l'indignation" que les révélations provoquent.
Olivier Dussopt, secrétaire d'Etat chargé de la fonction publique, a réagi sur franceinfo samedi 13 juillet en soulignant que ces révélations survenaient dans un contexte "où on demande beaucoup d'efforts aux Français." Il a toutefois tenu à préciser que "le gouvernement est toujours solidaire."
La secrétaire d'Etat à la Transition écologique et solidaire, Brune Poirson, a reconnu sur Europe 1 que ces révélations pouvaient choquer : "Je peux tout à fait comprendre que ces images puissent vraiment interpeller les Français."
Ça fout un peu les boules"
Gabriel Attal
La ministre de la Cohésion des territoires Jacqueline Gourault a quant à elle soutenu sur LCI "le droit de se défendre et de s'expliquer" de François de Rugy. L'ancienne sénatrice figure au nom de ceux qui ont appelé Nicole Klein, l'ex-directrice de cabinet de François de Rugy, limogée par ce dernier à la suite de révélation de Médiapart.
Benjamin Griveaux, l'ancien porte-parole du gouvernement et fidèle d'Emmanuel Macron, a estimé sur France 2 que ces dépenses donnaient "une image terrible" des hommes politiques à l'heure où le gouvernement "demande des efforts".
Interrogé vendredi 12 juillet à la matinale de France Inter, Gabriel Attal a déploré les conséquences de cette affaire sur l'image de la classe politique : "Je comprends parfaitement que cela puisse choquer évidemment des Français qui ont du mal à finir le mois." "Ça fout un peu les boules de se dire que ça va alimenter l'idée de dire que tous les politiques se gavent aux frais du contribuable", regrette le secrétaire d'Etat. "J'espère bien qu'on restera audible sur ce que nous faisons en matière d'écologie", a espéré au contraire Emmanuelle Wargon, la secrétaire d'Etat à la Transition écologique, en demandant de "faire attention au lynchage médiatique."
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