"Si les Français ne choisissent pas Juppé, c'est qu'ils sont des veaux" : le commentaire de son dir' cab' sur Facebook passe mal

Publié le 26 novembre 2016 à 16h52
"Si les Français ne choisissent pas Juppé, c'est qu'ils sont des veaux" : le commentaire de son dir' cab' sur Facebook passe mal
Source : AFP

RÉFÉRENCE DOUTEUSE ? - Sur Facebook, le directeur de cabinet de Alain Juppé, Ludovic Martinez, a comparé les soutiens de François Fillon à "des veaux", en référence à une citation du général de Gaulle. "Pas sport", répond le camp d’en face.

Il aurait peut-être du tourner deux fois ses doigts autour de son clavier avant d’écrire son post Facebook… et comparer les Français à des veaux. Jeudi soir, dans la foulée du débat d’entre-deux-tours entre François Fillon et Alain Juppé, Ludovic Martinez, directeur de cabinet du maire de Bordeaux, s’est peut-être un tout petit peu enflammé. 

Sitôt le débat de la primaire terminé, il a posté sur sa page : "Si après ce débat les Français ne choisissent pas Alain Juppé, c’est qu’ils sont des veaux, comme le disait le Général". Noble référence historique peut-être, mais qui, vu le contexte, n’a pas plu à tout le monde. 

C'est pas sport de parler comme ça
Bertrand Girardi, filloniste

Le post n’a pas passé la barre de la centaine de "like", mais lancé un beau débat, dans les commentaires. "C'est pas sport de parler comme ça", a rétorqué Bertrand Girardi, élu à l'agglomération d'Agen et soutien de François Fillon. "Une génération à envie de renouveau et Alain Juppé n'incarne pas cette envie... C'est honorable de mener la lutte jusqu'à la dernière seconde. Mais n'insulte pas une partie majeure de l'électorat, leur voix vaut autant que la tienne". Un autre filloniste, Patrick Robert, élu à Floirac (Gironde) fait, lui, dans la comparaison… inventive : "Je vous conseille d'utiliser vos propres oukases en suppositoires", écrit-il, conseillant à Ludovic Martinez d’être "plus humble", au regard de la "performance de votre candidat au premier tour".

Des internautes manifestent eux aussi leur désapprobation : "Quelle élégance ! Des propos qui ne vous honorent pas et desservent celui que vous êtes censé soutenir", commente l’une d’entre elles. La comparaison bovine a en tout cas donné des idées aux amateurs de jeux de mots et de métaphores filées : "Vu qu’on nous prend toujours pour des vaches à lait, on restera des veaux !" rétorque ainsi Catherine Delagironde. "Rien ne sert de veaux-ciférer", assène Xavier Counau pour tenter de clore le débat…

Ce sont des veaux. Ils n’ont que ce qu’ils méritent
Charles de Gaulle

Quelques heures plus tard, sans doute au vu des empoignades verbales qui se multipliaient sur sa page, Ludovic Martinez a tenu à écrire une petite explication : "Je m’exprime en tant que citoyen français et électeur, ma fonction n’a rien à voir avec tout cela", assure le directeur de cabinet. "Comment dénier à un supporter le droit de défendre son champion jusqu’au bout ?" Il avoue n’avoir pas "mesuré il est vrai que le défaut d’humour pouvait faire oublier le mot célèbre du Général et soit pris au premier degré…" Le post a par la suite disparu de sa page Facebook, en tout cas pour la partie qui est publique. 

Mais cette citation attribuée au général de Gaulle existe-t-elle vraiment ? Apparemment oui, si l’on se fie aux confidences de son fils Philippe, dans son ouvrage 'De Gaulle mon père', paru en 2003. "Il l’a souvent employée quand il les voyait ne pas réagir ou se considérer comme battus avant même d’avoir engagé le fer", écrivait ainsi Philippe de Gaulle, selon qui le général aurait prononcé ces mots plus particulièrement en 1940, à Londres, après l’armistice entre l’Allemagne et la France de Pétain : "Ce sont des veaux. Ils sont bons pour le massacre. Ils n’ont que ce qu’ils méritent", aurait-il dit.

Toujours d’après son fils, de Gaulle semblait de toute façon intarissable en matière de comparaison bovine et de mentalité française. "Il répétait souvent : "La France vacharde"", écrit Philippe de Gaulle. "Cela voulait dire qu’elle tombe dans la veulerie et qu’elle cherche à donner le coup de corne de l’animal rétif à ceux qui veulent la faire avancer ". Une autre expression lui était apparemment familière : "Les Français s’avachardisent", termes militaires signifiant "qu’ils s’avachissent en grognant".  Il évoquait encore "l'épaisseur de la mollesse française". De quoi inspirer de nouvelles citations et analyses politiques, dans de futurs posts Facebook ?

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La rédaction de TF1info

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