RÉCAP' - Ce jeudi, le Bureau du Sénat décide si, oui ou non, il saisit la justice pour les cas d'Alexandre Benalla et de Vincent Crase, ainsi que trois collaborateurs de l'Elysée proches d'Emmanuel Macron. En attendant ce nouveau moment clé pour l'affaire, retour sur les principales accusations visant l'ancien chargé de mission de la présidence.
Le président de la Commission d'enquête du Sénat Philippe Bas l'avait lui-même souligné au moment de rendre son rapport fin février : il n'y a pas une affaire Benalla, mais de multiples dans lesquelles l'ancien chargé de mission de l'Élysée est mis en cause. Alexandre Benalla est effectivement impliqué dans plusieurs affaires depuis près de huit mois. Alors que le Bureau du Sénat doit décider ce jeudi s'il transmet ou non à la justice les cas de l'ex-collaborateur d'Emmanuel Macron, mais aussi de Vincent Crase et de trois proches du chef de l'Etat (Alexis Kohler, Patrick Strzoda et Lionel Lavergne), retour sur les principaux dossiers impliquant celui par qui la première crise de quinquennat d'Emmanuel Macron a éclaté.
Les violences du 1er mai
Tout a démarré le 18 juillet dernier, avec la révélation par le journal Le Monde d'une vidéo montrant Alexandre Benalla en train de frapper deux manifestants lors des manifestations du 1er mai 2018, place de la Contrescarpe, à Paris. Très rapidement, une enquête est ouverte par le parquet de Paris et le jeune homme est mis en examen pour "violences en réunion". Il avait alors été suspendu 15 jours par le directeur de cabinet d'Emmanuel Macron, Patrick Strzoda, pour comportement "manifestement inapproprié".
Le 14 août, un homme de 36 ans affirme à Mediapart avoir été frappé par Alexandre Benalla et Vincent Crase ce même 1er mai au Jardin des plantes, au cours d'une interpellation réalisée avant les faits de la Contrescarpe. Une autre altercation après laquelle les deux hommes ont été mis en examen pour "violences en réunion". Mercredi 20 mars, toujours pour ces faits, Alexandre Benalla est de nouveau mis en examen, pour "immixtion dans l'exercice d'une fonction publique" et "violences volontaires en réunion sans incapacité".
Le port d'arme
Le 24 septembre, Mediapart publie une photo remontant à avril 2017, montrant Benalla avec une arme, alors qu'il ne disposait pas d'autorisation pour porter une à l'époque. Face à ces accusations, l'ancien collaborateur de l'Élysée avance que l'arme en question serait selon toute vraisemblance "un pistolet à eau". Malgré ces justifications, la justice ouvre une enquête à ce sujet.
Fin février, L'Obs révèle, via une note de Tracfin, que Benalla s'était procuré, sept jour avant la photo, une arme ressemblant fortement au fameux "pistolet à eau" pour un montant de 1305 euros dans une armurerie parisienne du IIe arrondissement de Paris, L'Armurerie de la Bourse. A l'époque, l'ancien chargé de mission pouvait seulement détenir une arme "à l’intérieur de l’établissement de l’association En Marche!". Son port d'arme officiel ne lui sera délivré qu'en octobre 2017. Le 20 mars, Alexandre Benalla est mis en examen pour "port et détention non autorisé d'armes de catégorie B".
Les passeports diplomatiques
Remercié en juillet dernier de ses fonctions de chargé de mission à l'Élysée, Alexandre Benalla aurait, selon Mediapart, utilisé ses deux passeports diplomatiques pour circuler dans des pays africains et en Israël, dans le cadre de ses nouvelles activités de consulting. Il se serait notamment servi de l'un d'eux le 24 mai 2018, deux semaines après sa mise à pied.
Dans la foulée des révélations de Mediapart en décembre, le ministère des Affaires étrangères a indiqué avoir demandé à "M. Benalla, par lettre recommandée du 26 juillet 2018, de restituer les deux passeports diplomatiques en sa possession", avant de lui envoyer une "seconde lettre recommandée" le 10 septembre dernier. Benalla se serait engagé "par écrit le 23 mai 2018 à restituer ces documents à la fin des fonctions qui en justifiaient l'attribution", sans que le Quai d'Orsay n'en voit la couleur.
En septembre dernier lors d'une audition devant le Sénat, l'homme de 26 ans avait déclaré avoir laissé ces papiers dans son bureau à l'Elysée avant que la présidence ne lui restitue "début octobre".
Les contrats russes
Selon Mediapart début février, Alexandre Benalla aurait aurait mené, en parallèle de ses fonctions à l’Élysée, des prestations de sécurité avec deux oligarques russes pour un montant de 2,2 millions d'euros. Un premier contrat incluait la protection de l'Ouzbek Iskandar Makhmudov, un homme d'affaires sulfureux et réputé proche de Vladimir Poutine. Un deal signé avec Mars, une société créée par Vincent Crase, son ami, sous-traitée par une autre entreprise, Velours. Benalla serait personnellement impliqué dans la négociation, du temps où il officiait à l'Élysée.
Un deuxième contrat aurait également été signé en décembre 2018 avec le Russe Farkhad Akhmedov, impliquant une société montée par un proche de Benalla, qui aurait d'ailleurs reçu une partie des bénéfices par le biais d'une holding au Maroc. Une enquête a été ouverte le 8 février par le parquet national financier (PNF) pour corruption.
Les témoignages devant le Sénat
L'ancien conseiller d'Emmanuel Macron est également accusé par la commission d'enquête sénatoriale d'avoir menti lors de ses deux auditions survenues les 19 septembre 2018 et 21 janvier dernier. Ces dernières ont laissé entrevoir des incohérences dans ses réponses aux sénateurs, notamment sur l’utilisation de ses passeports, sa demande de permis de port d’arme et sur son implication dans l'affaire des "contrats russes".
Les dissimulations de preuve
Ce mercredi, quelques heures après que la commission d'enquête du Sénat a rendu son rapport, le parquet de Paris a annoncé l'ouverture la semaine précédente d'une enquête préliminaire pour déterminer s'il y a pu avoir des "dissimulations de preuves" dans le cadre des différentes enquêtes visant Benalla et son entourage.
Une enquête confiée à la brigade criminelle et vise notamment des propos tenus en garde à vue par l'ex-chargé de mission à l'Elysée sur son coffre-fort, qui n'a jamais été retrouvé par les enquêteurs, mais aussi concernant des enregistrements de conversations avec son ami Vincent Crase - enregistrements pour lesquels les deux hommes ont porté plainte - évoquant des messages effacés de leur téléphone.
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