Allocution d'Emmanuel Macron lundi : la loi sur les retraites promulguée, que peut dire le chef de l'État ?

Publié le 16 avril 2023 à 9h50, mis à jour le 17 avril 2023 à 18h04

Source : TF1 Info

Emmanuel Macron doit s'exprimer ce lundi à 20h au cours d'une allocution d'une quinzaine de minutes, sa première depuis la crise née de la réforme des retraites.
Jouer l'apaisement, préparer la suite... Que peut dire le chef de l'État ?

"Reprendre la main", voilà le mot d'ordre. Ce lundi, à 20h, Emmanuel Macron va s'adresser aux Français lors d'une allocution, la première depuis la crise née de la réforme des retraites, trois jours après avoir promulgué officiellement la loi. Un discours solennel pour relancer son quinquennat, un an après sa réélection, et après plus de trois mois durant lesquels le sujet des retraites a cristallisé les débats.

L'allocution devrait durer entre 10 et 15 minutes, selon nos informations, une prise de parole relativement courte pour "donner un cap" et tenter d'ouvrir une nouvelle séquence politique. Ce qui est acquis, à ce stade, c'est qu'Emmanuel Macron "n'annoncera pas de changement de Premier ministre ce soir", nous ont précisé des sources concordantes. 

"Il est important qu'il reprenne la main", expliquait vendredi à l'AFP un conseiller ministériel selon qui le chef de l'État, "hyper impliqué" après s'être imposé une posture en retrait depuis le début de l'année, "a envie d'en découdre". Que va-t-il pouvoir annoncer ?

Jouer l'apaisement

Emmanuel Macron devrait d'abord tenter d'apaiser les tensions. "Ces dernières semaines ont été difficiles pour beaucoup de Français. Il y a un besoin d'apaisement", a reconnu samedi le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, invité du 13H de TF1. Et notamment tendre la main aux syndicats. "Nous avons besoin des syndicats, nous avons besoin de nous parler", a insisté l'ex-ministre de la Santé.

Ce ne sera toutefois pas si facile. Avant la décision du Conseil constitutionnel, le président de la République a invité les syndicats à échanger mardi 18 avril à l'Élysée. Une main tendue à laquelle il s'est vu opposer une fin de non-recevoir, l'intersyndicale refusant d'entrer dans l'"agenda" d'après-crise de l'exécutif, préférant se concentrer sur la mobilisation du 1er mai, date de la prochaine journée d'action.

Faire le bilan

Pas facile non plus : tenter de convaincre sur le bienfondé de cette réforme. Depuis plusieurs mois, l'exécutif insiste, sans succès dans l'opinion, sur la "nécessité" de reporter l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans pour éviter, selon lui, une baisse des pensions ou une hausse des impôts. "Cette réforme est nécessaire pour garantir l'avenir de notre système par répartition", martelait encore ce week-end la Première ministre Élisabeth Borne, devant le Conseil national du parti Renaissance. Nul doute que les mots du chef de l'État ne seront pas si différents.

Emmanuel Macron pourrait aussi profiter de sa première allocution solennelle de 2023 pour esquisser un bilan de ses six années passées à l'Élysée. "Nous avons multiplié le nombre d'apprentis par trois, nous avons fait chuter le chômage, reculer les impôts, progresser la sécurité", a fait valoir samedi Olivier Véran. Des propos similaires à ceux tenus par le président durant sa campagne de réélection l'an dernier. L'occasion, aussi, de rappeler son action au-delà des retraites...

Tracer des perspectives

... mais aussi de préparer la suite. Après les retraites, "le pays doit continuer d'avancer et de travailler", assurait Emmanuel Macron lui-même, mercredi, depuis les Pays-Bas, avant que les décisions du Conseil constitutionnel ne viennent "clore un chemin démocratique".

Le chef de l'État pourrait clarifier son intention d'avancer sur des thématiques moins clivantes que les retraites. "Les Français font face à l'inflation, ils veulent que l'on parle du prix des aliments, du panier alimentaire, des niveaux de salaires, de leur sécurité, de l'école, de leur trouver un médecin...", égrenait samedi Olivier Véran. Sur "tous ces sujets du quotidien, le Président veut mettre les forces politiques au travail ensemble, avec les syndicats".

Élisabeth Borne, elle-même, semble pressée de tourner la page. "Nous voulons bâtir la France du plein-emploi", "garantir l'égalité des chances", "agir" pour la santé ou encore l'éducation, s'est-elle projetée, souhaitant "accélérer" les réformes. Reste à savoir si les mots d'Emmanuel Macron suffiront à convaincre les Français.


Idèr NABILI

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