REPLIQUE - Emmanuel Macron entend répondre à la colère des Gilets jaunes avec plusieurs annonces prévues lundi et mardi. Selon les pistes qui ont filtré, il s'agirait plus d'un changement de méthode que de nouvelles mesures financières sur le prix du carburant, objet de la mobilisation.
Comment réagir face aux Gilets jaunes ? Après un samedi certes moins mobilisateur qu'il y a sept jours, mais marqué par les violences parisiennes et la volonté de poursuivre le mouvement, le chef de l'Etat va tenter en début de semaine de reprendre la main politiquement.
Plusieurs annonces sont attendues lundi, dans le cadre de la présentation de la loi sur les mobilités au Conseil des ministres, puis mardi, à l'occasion du discours du président de la République sur les programmations pluriannuelles de l'énergie (PPE), qui doit donner le cap de la politique française en matière de transition énergétique.
Quid de la taxe sur les carburants ?
Pour l'heure, le gouvernement n'entend pas céder sur la principale revendication des Gilets jaunes, à savoir le gel de la hausse de la taxe sur le carburant prévue au 1er janvier. Une revendication soutenue par l'opposition, qui veut amender le projet de loi de finances au Sénat sur ce point. Et même par certains députés LaREM qui, à l'instar de Brigitte Bourguignon (Pas-de-Calais), suggèrent à l'exécutif un moratoire d'un trimestre sur cette hausse qui fâche les automobilistes.
"Pour lutter contre le dérèglement climatique, nous sommes engagés dans une trajectoire nécessaire, donc nous n'allons pas la remettre en question", a affirmé la ministre des Transports Elisabeth Borne dans une interview au JDD. "Pour baisser la fiscalité, il faut baisser la dépense publique", a conditionné de son côté, au Grand Jury LCI-RTL-Le Figaro, le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin. L'Elysée confirmait dimanche : pas de report de la hausse prévue au 1er janvier. Exit, donc, l'hypothèse du gel des prix.
Plusieurs mesures envisagées
Ces derniers jours, l'exécutif a turbiné pour trouver des propositions acceptables. Vendredi, une source ministérielle avait notamment lâché à LCI une piste possible parmi les annonces qui seront faites sur l'énergie, celle d'une prime à la conversion pour les vieilles chaudières au fioul, du même type que la prime à la conversion pour les voitures. Une source parlementaire a également indiqué à LCI qu'il pourrait être question de mettre en place un micro-crédit pour financer l'achat d'un nouveau véhicule, remboursé sur la base des économies réalisées grâce au changement de voiture.
Selon nos informations, il pourrait être question également de confirmer ou renforcer les crédits de l'Agence nationale de l'habitat (Anah) pour la rénovation énergétique des logements, d'accélérer la transformation du crédit d'impôt transition énergétique en prime, et de simplifier le chèque énergie.
Dans le cadre de sa loi sur les mobilités, Elisabeth Borne pourrait également officialiser le gel de la vignette poids-lourds, afin d'éviter que la profession ne vienne s'ajouter à la mobilisation des Gilets jaunes.
Changement de méthode
Surtout, c'est sur un changement de méthode que semble vouloir se concentrer la tête de l'exécutif. Mardi, dans le cadre du Conseil national de la transition écologique, il entend convier autour de la table syndicats, associations environnementales - mais pas de portes-parole des Gilets jaunes, a indiqué l'Elysée à LCI -, afin d'élaborer une feuille de route pour rendre cette transition énergétique plus acceptable. Le chef de l'Etat précisera mardi la forme de ce dialogue, qui pourrait faire appel à des propositions issues de "citoyens" dans le cadre d'une phase de dialogue de trois mois, susceptibles d'enrichir la loi sur les mobilités ainsi que la PPE.
Selon le JDD, Emmanuel Macron va annoncer mardi la création d'un Haut conseil pour le climat, placé sous l'autorité de Matignon, et associant des experts comme Laurence Tubiana (ambassadrice de la COP21) ou l'écologiste Pascal Canfin, directeur du WWF en France. Ce dernier, façon "Grenelle de l'environnement", sera doté de moyens et chargé d'évaluer l'acceptabilité sociale des mesures qui seront prises en faveur de la transition énergétique. Une information confirmée dimanche à LCI. Ce Haut conseil compterait, indique l'Elysée à LCI, 13 membres, économistes et scientifiques.
L'enjeu est, selon les conseillers de l'Elysée, de renouer avec l'esprit "participatif" qui avait présidé à la création d'En Marche en 2016 : faire contribuer directement les citoyens, "au plus près du terrain", à l'élaboration de cette politique environnementale. Reste à savoir s'il est encore possible de restaurer un dialogue positif avec "le terrain"...
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