"Antifa, le jeu" retiré des ventes par la Fnac sous pression de l'extrême droite

La Fnac a cédé Interpellé sur Twitter par le syndicat des commissaires SCPN, relayé par plusieurs élus du parti d'extrême droite du Rassemblement national, le site de vente en ligne a retiré le référencement d'"Antifa, le jeu", développé par le site antifasciste "La Horde" et édité par Libertalia. 

"Nous comprenons que la commercialisation de ce 'jeu' ait pu heurter certains de nos publics. Nous faisons le nécessaire pour qu'il ne soit plus disponible dans les prochaines heures", a tweeté le compte officiel de l'entreprise.

Le jeu de société est un jeu de cartes proposant aux joueurs d'animer un groupe antifasciste fictif. "Chaque joueur ou joueuse interprète un·e militant·e, avec des compétences particulières", peut-on lire sur le site de "La Horde", qui précise que le jeu était initialement utilisé comme outil de formation pendant plus de deux ans avant d'être édité et vendu depuis septembre 2021.

Le syndicat des commissaires a reproché au jeu de "mettre en avant les antifas, qui cassent, incendient et agressent dans les manifestations", tandis que Grégoire de Fournas, député Rassemblement national, exclu de l'Assemblée pour avoir tenu des propos racistes au sein de l'hémicycle, a également commenté.

"Case 1 : 'je bloque une fac'. Case 2 : 'je tabasse un militant de droite'. Case 3 : 'j’attaque un meeting du RN'. Case 4 : 'je lance un cocktail Molotov sur les CRS'", a-t-il écrit sur Twitter. Son collègue RN Victor Catteau a ajouté : "Mais comment la 

@Fnac peut-elle commercialiser un tel 'jeu' ? Mettre à l’honneur les antifa, ces groupuscules haineux qui ne connaissent que la violence pour s’attaquer à notre démocratie et à ce que nous avons de plus cher dans notre pays… Absolument scandaleux !".

Suite au choix de la Fnac de retirer de la vente le jeu de société, l'organisation Action Antifasciste Paris-Banlieue a interpellé à son tour la plateforme, lui demandant si la vente du livre "Le grand remplacement", de Renaud Camus, dans lequel l'auteur d'extrême droite théorise une idéologie qui a inspiré l'attentat de Christchurch en Nouvelle-Zélande en 2019, allait également être arrêtée. La Fnac n'a pour le moment pas donné suite.