ATTAQUE - Dans une tribune publiée dans le Journal du Dimanche, l'ancien ministre et l'homme d'affaires étrillent la politique du gouvernement. Des critiques qui n'ont pas manqué de faire réagir le Premier ministre.
Bien qu'officiellement retiré de la politique, Arnaud Montebourg ne se prive pas de donner son avis. Dans le Journal du Dimanche , l'ancien ministre de l'économie signe en compagnie de l'homme d'affaires Matthieu Pigasse une tribune incisive sur la politique du gouvernement, en plein congrès du Parti socialiste à Poitiers.
"Une gigantesque fabrique à suffrages du Front national"
"Hébétés, nous marchons droit vers le désastre. C’est la démocratie qui est cette fois menacée". "L’absurde conformisme bruxellois" de la politique de l'exécutif "est devenu une gigantesque fabrique à suffrages du Front national", lancent d'abord les deux hommes, sans nommer directement Manuel Valls et François Hollande.
Le directeur de la banque Lazard et actionnaire du Monde, et le ministre démissionnaire ne s'arrêtent pas là, accusant l'exécutif de "faire semblant de combattre le FN pour se donner bonne conscience".
"Au fil des alternances, les Français votent en conscience pour la “rupture” ou le “changement” mais s'aperçoivent que la politique économique — donc européenne — qui s'ensuit est toujours la même. Tout président élu commence par aller faire ses génuflexions à Berlin puis à Bruxelles, enterrant en 72 heures ses engagements de campagne", déplorent-ils ainsi.
Un gouvernement qui doit "ouvrir les yeux"
Les deux hommes dénoncent également les effets de la politique économique du gouvernement, "ceux qui nient l'existence de l'austérité en prétendant que les salaires n'ont pas baissé (heureusement !) doivent ouvrir les yeux sur les pertes réelles et sérieuses de revenus pour les Français moyens : cette politique répand la colère, le dépit, la violence chez des millions de nos concitoyens qui s'estiment bernés, trahis et abandonnés", estiment-ils.
"Cette situation explique aussi pourquoi l'économie française ne repart pas, plus de sept ans après la faillite de Lehman Brothers, alors que les économies du monde entier ont redémarré fortement depuis déjà deux ans", ajoutent-ils.
L'appel à une "coalition des pays européens"
La pluie de critiques passée, vient le temps des propositions. Sur ce point, Arnaud Montebourg et Matthieu Pigasse prônent de "construire, dans le peu de temps qui reste, une coalition des pays européens favorables à une stratégie européenne de baisse d'impôts en faveur des ménages dans tous les pays, acceptant que les déficits soient résorbés par la croissance mais non pas par l'austérité, laquelle empêche précisément de réduire les déficits".
En conclusion, les deux hommes estiment qu'il est encore temps pour le gouvernement de changer de politique. "Est-il encore possible de sauver ce quinquennat et de le rendre enfin utile à notre pays ? Est-il encore possible d'éviter le désastre politique et moral pour cette gauche de gouvernement qui semble avoir abandonné la France ? Oui, nous croyons qu'il n'est pas trop tard pour encore agir et engager enfin une politique différente et innovante. Il suffirait que nos dirigeants ouvrent leurs yeux sur le précipice qu'ils ont ouvert sous nos pieds (et les leurs)".
Manuel Valls laisse "l'irresponsabilité aux autres"
Ciblé sans être nommé, Manuel Valls n'a pas tardé à répondre aux critiques. "Moi, j'assume la responsabilité (de gouverner) et je laisse l'irresponsabilité aux autres. Il faut avoir du courage pour gouverner, oui, absolument", a déclaré le Premier ministres aux journalistes à son arrivée à la dernière journée du congrès du PS à Poitiers.
Manuel Valls s'est par ailleurs gaussé de "ceux qui commentent, ceux qui font des tribunes exagérées, qui n'ont aucun sens avec la réalité, ceux qui, au fond, n'ont pu accepter de gouverner", tenant à rappeler la difficulté de sa mission, "gouverner c'est faire des choix (...), se confronter à la réalité du pays".
Le chef du gouvernement s'est également félicité de la bonne tenue du congrès du PS, "contre l'avis de tous les pronostics". Selon lui, les Français sont ainsi "rassurés de voir les socialistes rassemblés (...) Il est important que les Français voient que ceux qui gouvernent sont unis pour redresser le pays".
"C'est la réussite de cette politique qui est attendue, espérée et soutenue ici, à Poitiers, et j'en suis convaincu, progressivement, par de plus en, plus de Français. Rien ne me fera dévier de ce chemin, conforté, qui plus est, par le soutien et l'engagement de ma famille politique", a enfin conclu Manuel Valls.
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