Arnaud Montebourg : "Encore un effort et Emmanuel Macron va réussir à installer Marine Le Pen au pouvoir"

Publié le 21 janvier 2020 à 11h43, mis à jour le 21 janvier 2020 à 11h49

Source : TF1 Info

POLITIQUE - Arnaud Montebourg, ancien ministre de l'Économie, du Redressement productif et du Numérique, était l’invité ce mardi d’Elizabeth Martichoux sur LCI. Il a évoqué notamment la grève contre la réforme des retraites et les risques que prenait Emmanuel Macron pour la présidentielle de 2022 s'il ne réglait pas ce conflit.

L’ancien ministre de l'Économie, du Redressement productif et du Numérique était l’invité ce mardi d’Elizabeth Martichoux. Sur LCI, Arnaud Montebourg a notamment commenté l’actualité qui occupe les Français depuis le début du mois de décembre, avec une grève de désormais six semaines pour protester contre la réforme des retraites. A ce propos, il a pointé du doigt les risques que prenait le président de la République en assumant ainsi un conflit avec les Français. 

Ainsi, selon l’ancien ministre, dans cette situation, "Madame Le Pen" n’a qu’à "faire encore un petit effort et Monsieur Macron va réussir à l’installer au pouvoir. Marine Le Pen en 2022, c’est malheureusement ce que je ressens". "Sera-t-il encore capable de la battre ?" s’interroge l’ancien ministre avant de répondre : "Je ne le crois pas, s’il continue comme ça". 

"Problème de confiance entre la société et le gouvernement"

Arnaud Montebourg insiste sur le fait que "la crise des Gilets Jaunes a déjà créé beaucoup de rancœurs". Il rappelle que "le mouvement social contre la réforme des retraites est historique par son ampleur, sa créativité". Selon lui, le mouvement est "de nature à créer encore plus de rancœurs". "Il va bien falloir que Monsieur Macron, à un moment ou à un autre, écoute ce qu’il se dit dans le pays qui l’a élu", soutient l'ancien ministre. 

Arnaud Montebourg en est persuadé :  "On ne peut pas réformer sur un sujet comme les retraites en s’en prenant aux revenus des Français moyens sans un minimum d’accords. D’abord, parce qu’il y a eu dix ans d’austérité, de crise, où les classes moyennes ont payé le prix de la crise. La crise des Gilets Jaunes, le Brexit..." 

"Nous avons là un problème de confiance entre la société et le gouvernement", poursuit-il à propos de ces mouvements de contestation qui enflamment différents pays d'Europe. "Les Suédois ont mis dix ans à réformer les retraites, et ils ne sont pas contents… Après six semaines de grève, Emmanuel Macron aurait dû déjà lire les 16.000 cahiers de doléances qui sont sortis du Grand Débat National après la crise des Gilets Jaunes et il aurait vu que la question, c’est la répartition de la valeur. C’est-à-dire : 'Comment aujourd’hui peut-on vivre de son travail dans ce pays ?' Et bien, ce n’est pas possible. On parle de gens qui travaillent et qui n’arrivent pas à élever leur famille, à éduquer leurs enfants et même à se soigner…"


La rédaction de TF1info

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