Attaqués, les députés RN vont lancer une commission d'enquête sur le financement étranger des partis

M.L (avec AFP)
Publié le 26 octobre 2022 à 17h11

Source : TF1 Info

Le groupe RN à l'Assemblée Nationale va créer une commission d'enquête parlementaire.
Le vice-président de l'hémicycle Sébastien Chenu espère faire "la lumière" sur les financements et "ingérences des pays étrangers" dans tous les partis politiques français.
Il cible surtout ses adversaires de Renaissance, qui reproche à son parti d'avoir bénéficié d'argent russe.

Accusé par la Macronie de dépendre du pouvoir russe, le Rassemblement national veut contre-attaquer. Ses députés vont créer une commission d'enquête parlementaire sur les financements étrangers de tous les partis politiques, a annoncé mercredi le vice-président de l'Assemblée nationale Sébastien Chenu. Dans son viseur en particulier, le parti présidentiel Renaissance. 

"On a activé ce qu'on appelle notre droit de tirage" pour obtenir la mise en place d'"une commission d'enquête sur les ingérences des pays étrangers sur les partis politiques français, tous les partis politiques et tous les pays", a déclaré le député RN du Nord au micro de Radio J. Le "droit de tirage" permet à chaque groupe politique de créer une commission d'enquête par session parlementaire. 

Sébastien Chenu a dit espérer que "cette commission d'enquête (ferait) la lumière" à ce sujet, convaincu que "certains ont peut-être beaucoup à se reprocher" sur la question, dans une allusion à peine dissimulée au parti présidentiel Renaissance. Il lui reproche notamment de régulièrement accuser le RN d'avoir bénéficié d'argent russe, le parti ayant contracté un prêt de près de neuf millions d'euros à un créancier russe. 

Les accusations des macronistes, "un contrefeu qui devient un peu ridicule"

Pendant la présidentielle, Emmanuel Macron avait accusé Marine Le Pen de parler à son "banquier" quand elle évoquait la Russie, celle-ci lui rétorquant être "une femme absolument et totalement libre". Pour Sébastien Chenu, les attaques de la Macronie constituent "un contrefeu qui devient un peu ridicule", "parce qu'eux-mêmes ont peut-être des relations avec des pays étrangers dont ils n'ont pas tellement envie qu'on parle"

Mi-septembre, Guy Verhofstadt, ancien premier ministre belge depuis eurodéputé, avait aussi déclaré que cela ne l'"étonnerait pas que le nom de Mme Le Pen et le RN soient sur la liste des Américains, payés par les Russes", en référence à une estimation des renseignements américains, selon laquelle la Russie aurait versé au moins 300 millions de dollars depuis 2014 pour influencer des résultats d'élections dans plusieurs pays. Des "accusations mensongères et diffamatoires", avait réagi le RN.

Deux semaines plus tard, le groupe du parti avait proposé la création de cette commission, pour "préciser la nature des liens entre certains élus de la majorité présidentielle et le Qatar", "déterminer" d'éventuels liens entre la majorité et la Chine et enquêter sur "ce qui s'apparente à une véritable coproduction législative entre le parti présidentiel et les géants américains Amazon, Microsoft, Google ou encore Uber".

Dans le même temps, quelques députés de la majorité avaient de leur côté réclamé la création d'une commission parlementaire sur de possibles "financements russes" de partis politiques français et sur "la nomination d'anciens parlementaires ou ministres français au sein d'entreprises russes". Leur demande était restée sans suite.


M.L (avec AFP)

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