ANTITERRORISME – Alors que la droite entonne à nouveau l'air du "laxisme de Taubira" suite aux attaques terroristes qui viennent de frapper la France, le Syndicat de la magistrature, classé à gauche, reproche à la ministre de la Justice son "intransigeance" dans la gestion des conséquences de ces mêmes attentats.
Deux semaines après les attentats qui ont frappé la France, l'atmosphère de concorde inter-partis semble perdurer. Tandis que François Hollande plane dans les sondages, Manuel Valls et Bernard Cazeneuve goûtent une véritable lune de miel avec l'UMP. Mais cette unité nationale s'arrête manifestement à la place Vendôme. Christiane Taubira, qui y dirige le ministère de la Justice, ne connaît en effet pas d'état de grâce : au contraire, c'est elle qui cristallise les critiques venues de tous les camps.
Dernière charge en date : celle menée ce mardi par le Syndicat de la magistrature, classé à gauche, contre sa circulaire du 12 janvier. Adressée aux procureurs de la République, celle-ci leur enjoint de faire preuve de "rigueur et fermeté" à l'égard notamment des faits – qui se multiplient depuis le 7 janvier – de provocation à la haine, de racisme et d'apologie du terrorisme. A lui seul, ce dernier chef d'accusation a donné lieu à 37 procédures en moins de quinze jours. Des "procédures expédiées (...) pour des vociférations lancées sous le coup de l'ivresse ou de l'emportement", ayant abouti à des condamnations "aveugles et démesurées",
estime le syndicat
. Qui déplore que Christiane Taubira ait "fait le choix d'entonner le discours de l'intransigeance de principe et d'enfermer les tribunaux dans la justice de l'urgence". Des reproches dont s'est déjà fait l'écho,
sur Twitter
, Pouria Amirshahi, député PS classé parmi les "frondeurs".
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Un "aveuglement dramatique" et une "énorme boulette"
Au départ, le haro sur Taubira était pourtant né dans le camp d'en face. Et ce, dès l'attentat de la porte de Vincennes, quand le parcours judiciaire de son auteur, Amedy Coulibaly , a été mis au jour par la presse. Condamné à 5 ans de prison en décembre 2013, celui-ci avait retrouvé la liberté... en mars 2014. Un paradoxe, a priori, qui a eu beaucoup de succès sur les réseaux sociaux et dont Marine Le Pen s'est saisie pour demander des explications au gouvernement. La réponse est juridique : arrêté en mai 2010, Amedy Coulibaly avait effectué la majeure partie de sa peine (près de quatre ans) en détention provisoire, les mois restants relevant de l'application classique du jeu des remises de peine.
Les réductions de peine, c'est justement le thème qui a permis une semaine plus tard à l'UMP de reprendre le flambeau du "Taubira bashing". En cause, une autre circulaire éditée par la ministre, le 9 janvier. Celle-ci rappelle les modalités de mise en oeuvre de sa loi du 15 août 2014 sur l'individualisation des peines, qui aligne "le régime des récidivistes sur celui des non-récidivistes en matière de réductions supplémentaires de peines". Et le député UMP de Paris Claude Goasguen de dénoncer sur son blog un "aveuglement dramatique" et une "énorme boulette". Une attaque reprise ce mardi à l'Assemblée par un autre député UMP, Guillaume Larrivé , qui a appelé à "mettre fin au désarmement pénal engagé contre tout bon sens, par la garde des Sceaux". Entretemps Bruno Beschizza, secrétaire national de l'UMP à la Sécurité, avait également égratigné la ministre pour avoir déclaré qu'une "nouvelle grande loi antiterroriste" n'était pas nécessaire, estimant que ces propos étaient "en décalage complet avec le consensus national" actuel. En fait de consensus, Christiane Taubira peut constater celui-ci : tout le monde l'attend au tournant.
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