DIVISION - Le congrès du PS, qui s'est déroulé de vendredi à dimanche, a été émaillé de petits incidents qui ont terni l'image d'unité. L'aile gauche du PS et les frondeurs ont fait entendre leur petite musique. Chronologie de trois jours de désaccords.
Ce devait être un moment d’unité. Elle ne fut que de façade, et encore. Le vernis du rassemblement s’est en effet très vite écaillé à Poitiers, lors du 77e congrès du PS, qui s’est tenu du 5 au 7 juin. Tout le week-end, l’aile gauche du PS et les frondeurs ont fait entendre leur petite musique, appelant inlassablement à une inflexion sociale de la ligne gouvernementale.
Samedi, les premiers sifflets
Pourtant, dès vendredi, les cadres du parti tentaient de convaincre que tout se passerait bien. "Ce sera un congrès de conviction, mais pas de division", assurait l'un d'entre eux. "Retrouver l'unité", tourner la page des frondeurs et des divisions, c’est également ce qu’appelait de ses vœux Carlos da Silva, un porte-parole du parti. "Ce n’est plus possible que les socialistes se répondent par médias interposés", tempêtait-il. Las, l’avenir lui donnera tort. Car, dans le même temps, le chef de file des frondeurs Christian Paul donnait un autre ton, et s’enorgueillissait, encore, de représenter "un tiers des militants socialistes" [en réalité, beaucoup moins compte tenu de la forte abstention, ndlr], ajoutant qu’il ne lâcherait rien et que les frondeurs seraient en permanence "acteurs".
Samedi, peu avant le discours très attendu de Manuel Valls, le Premier ministre et les frondeurs s’éviteront soigneusement. Ces derniers iront même faire un tour à la buvette pendant son discours, pour éviter la tentation des sifflets. Un discours rassembleur sur la forme, mais pas sur le fond, qui ne convaincra pas les apôtres d’une inflexion gouvernementale. "En matière de justice fiscale, visiblement, ce sujet n’était pas dans sa table des matières", grincera l’un d’eux à l’issue de son allocution. "Sans faire de guérilla, nous ferons des combats politiques. On va les prendre au mot et continuer à faire des propositions. Nous n’allons pas rester béats d’admiration", assure à metronews Marie-Noëlle Lienemann.
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Montebourg le perturbateur surprise
Mais les sifflets seront inévitables. Et c’est Jean-Marie Le Guen, un membre du gouvernement, qui en fera les frais le premier. La raison ? Avoir critiqué Alexis Tsipras, le Premier ministre grec, confronté à "une gauche radicale qui n'accepte pas une gauche réformiste". Bronca dans la salle. "Vous sifflez qui mes camarades, vous sifflez qui ? Tsipras ou la gauche ?". L’aile gauche ne se retient plus. Peu après, les frondeurs réunis dans la motion B font savoir qu'ils refuseront de signer l’adresse au peuple de France . Un texte de synthèse écrit notamment par Jean-Christophe Cambadélis qui devait illustrer le rassemblement des différentes sensibilités, pour conclure en beauté le congrès. Un voeu pieux. Les frondeurs estiment que leurs demandes n’ont pas été entendues, notamment sur la baisse de la CSG sur les premières tranches. L'unité se fissure un peu plus.
Le point culminant de la division arrivera dimanche, juste avant le discours de clôture de Jean-Christophe Cambadélis. Et c’est l’ancien ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg qui jettera un pavé dans la mare, en plein congrès, en critiquant vertement la politique gouvernementale dans une tribune publiée dans le Journal du dimanche . Réponse indirecte, mais courroucée, de Manuel Valls qui assure qu’il faut du courage pour gouverner et raille "ceux qui font des tribunes, qui n'ont aucun sens des réalités, ceux qui n'ont plus accepté de gouverner, car gouverner c'est difficile".
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Cambadélis, premier rassembleur
Et puis, il y a Martine Aubry. Très discrète, l'ex-Première secrétaire du PS qui s'est ralliée à la motion majoritaire, la A, a pourtant beaucoup fait parler d'elle . Elle compte bien veiller à ce que les engagements pris dans le texte qu'elle a signé soient appliqués ; d'ailleurs, elle a décidé de rejoindre le bureau national du PS assure le JDD pour suivre ça au plus près.
"Moi, premier secrétaire, je serai le garant de l'unité de tous" assurait, dimanche, Jean-Christophe Cambadélis à la fin de son discours où il fut mollement applaudi, mais pas sifflé. Et pour cause, nombre des "frondeurs" étaient déjà partis, refusant de monter sur la tribune pour poser sur la photo de famille. Certains étaient même déjà à la gare. "Le débat continue", glisse l’un d’eux. Poitiers n'était donc qu'une étape...
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