POLÉMIQUE - Le maire de Béziers a suscité l'indignation sur les réseaux sociaux après la publication de sa campagne d'affichage pour faire venir le TGV à Béziers. Il lui est notamment reproché de mettre en scène un féminicide pour servir la communication de sa ville.
Habitué des campagnes de communication choc, le maire de Béziers a encore frappé. Pour militer en faveur du prolongement d'une ligne à grande vitesse dans sa ville, Robert Ménard a opté pour une mise en scène qui a fait frémir les réseaux sociaux. L'affiche montre une jeune femme, apeurée, habillée à la mode du XIXe siècle, et ligotée sur des rails, une vieille locomotive à vapeur arrivant sur elle. Avec une légende pour le moins douteuse : "Avec le TGV, elle aurait moins souffert !" Probablement un clin d'oeil à la vitesse du TGV, et sans aucun doute une allusion de mauvais goût.
#Béziers #TGV #occitanie #lgvoccitanieoui Notre nouvelle campagne d'affichage débute aujourd'hui ! pic.twitter.com/SW9M7LUBBi — Robert Ménard (@RobertMenardFR) 11 décembre 2017
De quoi faire frémir les utilisateurs de Twitter, une habitude, là aussi, chez Robert Ménard. Le chantre du rapprochement des droites, soutenu par le FN, s'est ainsi attiré les réactions les plus virulentes, d'aucuns dénonçant l'indécence et la violence de cette mise en scène.
A commencer par celle de l'ancienne ministre des Droits des femmes Laurence Rossignol qui demande des poursuites, l'affiche reprenant une histoire de violences conjugales achevée en fait divers sordide : en juin dernier, dans la région de Chartres, un homme avait tué sa femme, la ligotant sur les rails de la ligne TGV Paris-Nantes et s'était allongé à ses côtés, avant que le TGV ne passe sur eux.
Elle s'appelait Emilie, elle avait 34 ans et 4 enfants. En juin 2017, son mari l'a assassinée en l'attachant sur les rails du TGV. L'ignoble @RobertMenardFR la tue une 2ème fois. Je demande retrait immédiat + poursuites. (via @SebastienDenaja ) pic.twitter.com/CIx4QdT91b — laurence rossignol (@laurossignol) 11 décembre 2017
Marlène Schiappa, la secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, a réagi et a dénoncé "une campagne une fois de plus odieuse". Elle annonce avoir saisi le préfet afin d'étudier tous les recours possibles.
Campagne une fois de plus odieuse, de surcroît venant d'un élu de la République. J'ai saisi ce matin le Préfet afin que tous les recours possibles soient étudiés et activés. Merci pour vos signalements. #NeRienLaisserPasser https://t.co/YRzhrmxAWm — MarleneSchiappa (@MarleneSchiappa) 11 décembre 2017
Non mais attendez en fait c'est pas tout Regardez moi ça sérieusement et dites moi que Ménard a pas complètement pété un boulon https://t.co/uDi5mBuWFl — SERGAL DE NOËL 🎄❄🎅 (@dolfsquare) 11 décembre 2017
De nombreux appels à des poursuites ont été formulés, et notamment de la part de Sébastien Denaja, porte-parole du Parti socialiste et ancien député de l'Hérault.
Avant que le tweet ne soit retiré, voici l'affiche postée par Robert Ménard. Un concentré de médiocrité et de mauvais goût indigne d'un élu. Bref, la beauferie incarnée. pic.twitter.com/234czxHOO0 — Le Branlisme 💦 (@Le_Branlisme) 11 décembre 2017
mais faites enfermer Robert Ménard — Miléna (@Milawitt) 11 décembre 2017
Une scène de féminicide
Le maire de Béziers se voit ainsi reprocher de faire usage d'un fémicide et, pour certains, une apologie des violences faites aux femmes.
#féminicide Je viens d'envoyer une plainte pour apologie des violences faites aux femmes au Jury de Déontologie publicitaire contre l'immonde campagne de Robert Ménard, et j'invite tt le monde à en faire autant sur ce lien : https://t.co/3jhHP6rAGc pic.twitter.com/vCqaDLAk3K — Paye Ta Shnek (@PayeTaShnek) 11 décembre 2017
Bien entendu, Robert Ménard va répondre que son tweet est uniquement pro-TGV et sans allusion au drame de Beauvilliers (rappel: https://t.co/pn98Lbs09R ). Chacun jugera. Mais son tweet est de toute façon ignoble. Et après ça va mettre des crèches dans sa mairie... #PasEnMonNom https://t.co/ToeFO4naVg — Laurent de Boissieu (@ldeboissieu) 11 décembre 2017
Robert Ménard récidive dans l’immonde avec sa nouvelle campagne d’affichage. Allusion directe à Emilie, 34 ans, décédée dans des circonstances horribles en juin 2017 dans l’Eure-et-Loire après que son compagnon l’ait attachée aux rails du TGV. FEMEN demande des poursuites ! pic.twitter.com/zkISKIZK7G — FEMEN (@Femen_France) 11 décembre 2017
Robert Ménard n'en est pas à sa première polémique, pour qui se souvient de sa campagne anti-migrants ou cette affiche qui dénonçait la coupe des subventions faites aux communes, qui voyait un homme étrangler une femme, légendé ainsi : "L'Etat étrangle nos communes".
Comme à son habitude, l'édile de Béziers s'est fendu d'un tweet pour moquer les réactions outrées à l'égard de son affiche, qui en disent selon lui "long sur l'ordre moral qui plombe le pays. Les mêmes auraient brûlé Johnny en 1960, Charlie Hebdo en 1970 ou Gainsbourg en 1980. Inquiétant..."
J'ai honte pour @laurossignol qui ose mêler une victime d'un fait divers horrible à notre campagne. .. #Béziers #TGV — Robert Ménard (@RobertMenardFR) 11 décembre 2017 Les réactions outrées et paranoïaques à notre affiche en disent long sur l'ordre moral qui plombe le pays. Les mêmes auraient brûlé #Johnny en 1960, #charliehebdo en 1970 ou #Gainsbourg en 1980. Inquiétant. .. — Robert Ménard (@RobertMenardFR) 11 décembre 2017
Ces derniers n'étaient toutefois pas des responsables politiques et ne faisaient pas scandale en faisant, comme c'est reproché à Robert Ménard, l'apologie des violences faites aux femmes.
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