POLITIQUE - La nouvelle affiche de la mairie de Béziers, associant baisse des dotations de l'Etat et violences conjugales, provoque l'indignation. Notamment celle du préfet de l'Hérault, qui estime que cette campagne lancée par Robert Ménard "exalte la violence et la haine".
Une nouvelle fois, le maire de Béziers Robert Ménard fait parler de lui à cause d'une campagne d'affichage. La dernière en date associe la baisse des dotations de l'Etat et les violences conjugales. "Dotations, emplois aidés, logement, subventions…. L’Etat étrangle nos communes #ÇaFaitMal", peut-on lire sur l’affiche, qui représente en dessin sur fond mauve un homme visiblement en colère, les mains enserrant le cou d'une jeune femme blonde, la tête renversée.
Dotations, logement, emplois aidés, subventions... L'État étrangle nos communes ! #ÇaFaitMal #Abandon pic.twitter.com/nJc2y44vLu — Ville de Béziers (@VilleBeziersOff) 15 septembre 2017
Cette affiche a suscité l'indignation du préfet de l'Hérault, Pierre Pouëssel. "Cette affiche est scandaleuse. Elle exalte la violence et la haine, a-t-il réagi dans un communiqué. Par son graphisme, elle rappelle des propagandes d’un autre temps qui ont fini dans les poubelles de l’Histoire. En bref, elle contient tous les ingrédients d’un populisme de caniveau que le maire de Béziers cultive sans vergogne."
Pour les socialistes, cette affiche banalise les comportements de violences et de domination envers les femmes
Le Mouvement des jeunes socialistes de l’Hérault a demandé le retrait de cette campagne sur son site internet, dénonçant les "représentations sociales sexistes, propres au patriarcat" utilisées par Robert Ménard. "A banaliser encore plus qu’ils ne le sont déjà les comportements de violences et de domination des hommes envers les femmes, cette campagne est complice", estime le MJS.
Le maire de la ville s'est défendu dans les colonnes de Midi Libre : "Oui, je m’occupe du peuple. Mais au même moment où l’Etat supprime des subventions aux associations, on installe la climatisation à la sous-préfecture. Chacun ses choix. Moi, je préférerais donner 100.000 euros à des associations qu’installer la clim dans mon bureau."
De nombreux antécédents
Robert Ménard, élu maire de Béziers en 2014 avec le soutien du Front national, est coutumier des polémiques. En octobre 2016, il avait suscité un tollé en collant des affiches représentants des hommes barbus présentés comme des migrants qui "arrivent" dans le "centre-ville". La justice avait ouvert une enquête.
En 2015, alors qu’une partie de la police municipale de la ville venait d’être équipée d’armes létales, il avait suscité la controverse en placardant des affiches montrant un pistolet sur lesquelles était écrit : "Désormais, la police municipale a un nouvel ami". En 2016, il avait choisi de détourner une campagne anti-VIH du gouvernement en remplaçant un couple homosexuel par un couple hétérosexuel.
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