BRAS DE FER - L'Europe perd patience après de nouveaux retards de livraison d'AstraZeneca. La France, par la voix d'Agnès Pannier-Runacher, a décidé de soutenir la menace de blocage des exportations formulée par Ursula von der Leyen ce samedi. Tout comme l'Italie qui l'a déjà mise à exécution.
L'Union européenne a décidé de faire entendre sa voix face aux retards chroniques de livraison du laboratoire AstraZeneca. C'est que les calculs ne sont pas bons. Au Premier trimestre, l'UE n'aura vraisemblablement reçu au total que 30 millions de doses de son vaccin anti-covid, contre 90 millions prévues dans le contrat. Même constat au deuxième trimestre, où le groupe pharmaceutique suédo-britannique doit livrer 70 millions de doses, beaucoup moins que les 180 millions promis dans le contrat. Celui-ci prévoit aussi la livraison de doses produites à la fois sur le territoire de l'UE et au Royaume-Uni, mais rien n'a été reçu en provenance d'outre-Manche du côté européen.
Une attitude qui a provoqué l'ire de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen qui a menacé samedi de bloquer les exportations de ce vaccin, notamment vers le Royaume-Uni. "Respectez votre contrat avec l'Europe avant de commencer à livrer d'autres pays", a-t-elle martelé ajoutant que "toutes les options sont sur la table", et que "les dirigeants européens feraient un point sur la question des livraisons la semaine prochaine".
Nous avons signé un contrat dans les mêmes termes que le Royaume-Uni et nous entendons que ce contrat soit honoré avec AstraZeneca.
Agnès Pannier-Runacher
Lui emboitant le pas, la France a clairement appuyé cette proposition, comme l'a indiqué ce lundi sur Europe 1 Agnès Pannier-Runacher, la ministre déléguée chargée de l'Industrie. Selon elle, la raison est "très simple". "Nous avons signé un contrat dans les mêmes termes que le Royaume-Uni et nous entendons que ce contrat soit honoré avec AstraZeneca". À défaut de quoi, les exportations du vaccin pourraient donc être bloquées, notamment vers le Royaume-Uni. Alors que le laboratoire "aura livré à la fin du mois de mars 25% des doses prévues dans son contrat", "nous avons de toute façon la possibilité" de mettre en œuvre un blocage, insiste la ministre, indiquant d'ailleurs que les 27 sont "dotés d'un instrument de blocage des exportations".
Ce mécanisme d'interdiction des exportations de vaccins relève d'abord de l'État membre où il est produit et la Commission donne ensuite son feu vert. Jusqu'à maintenant, il n'a été utilisé qu'une fois par l'Italie, qui a bloqué début mars l'exportation de 250.000 doses d'AstraZeneca vers l'Australie, faisant valoir une "pénurie persistante" ainsi que "des retards dans les livraisons dans l’UE et en Italie", et le fait que l’Australie est considérée comme un pays "non vulnérable".
Vive opposition de l'Irlande et de la Grande-Bretagne
Les Vingt-Sept ne sont toutefois pas tous favorables à une interdiction des exportations, des pays comme la Hollande et la Belgique - où une grande partie du vaccin AstraZeneca est produit - appellent à la prudence. Même réticence de l'autre côté de la Manche. Le Premier ministre irlandais, Micheal Martin, a ainsi exprimé ce lundi sa vive opposition à un éventuel blocage par l'Union européenne des vaccins anti-Covid fabriqués sur son territoire, estimant qu'il s'agirait d'une "mesure très rétrograde". "Je suis vraiment contre", a-t-il déclaré sur la chaîne nationale RTE.
"Il est absolument vital que nous gardions les chaînes d'approvisionnement ouvertes", a plaidé le dirigeant de centre-droit, malgré les "tensions énormes" entre Bruxelles et AstraZeneca, qui "n'a pas rempli son contrat". Le dirigeant irlandais a par ailleurs prévenu que si l'UE commençait à ériger des barrières, d'autres pays pourraient faire de même pour les composants utilisés dans la fabrication des vaccins. "Si chaque pays dans chaque continent commençait à faire cela, nous serions en difficulté à travers le monde", a-t-il souligné.
Côté britannique, le ministre de la Défense a prévenu dimanche qu'il serait "contreproductif" de bloquer les exportations d'AstraZeneca. "L'Union européenne sait que le reste du monde regarde la façon dont la Commission se comporte", a déclaré Ben Wallace à la chaîne de télévision SkyNews. "Si des contrats et des engagements sont rompus, ce serait très dommageable pour un bloc commercial qui se targue de (respecter) la loi", a-t-il poursuivi.
Pendant ce temps, le Premier ministre Boris Johnson a voulu calmer le jeu ce lundi en déclarant qu'il avait reçu des assurances, après des entretiens avec des dirigeants européens "ces derniers mois", que l'Union européenne n'imposerait pas de "blocus" sur les vaccins. "Nous affrontons la même pandémie, nous avons tous les mêmes problèmes", a souligné le dirigeant conservateur. "Les campagnes de vaccination, le développement de vaccins, leur déploiement, ce sont des projets internationaux qui requièrent une coopération internationale", a-t-il estimé.
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