Boudé par les présidents, le fort de Brégançon séduira-t-il les visiteurs ?

Publié le 30 janvier 2014 à 14h44
Boudé par les présidents, le fort de Brégançon séduira-t-il les visiteurs ?

TOURISME - Le Fort de Brégançon (Var), résidence présidentielle depuis 1968, sera ouvert au public fin juin, a annoncé jeudi le Centre des monuments nationaux. C'est lui qui doit relever le défi de la gestion de ce site, diversement apprécié des présidents pendant près d'un demi-siècle.

Situé sur une presqu'île rocheuse surplombant la Méditerranée, dans un cadre enchanteur, le fort de Brégançon n'a pourtant jamais eu la côte auprès des Présidents. Il aura bientôt droit à une deuxième chance : le lieu de villégiature des chefs d'Etat sous la Ve République devient en effet un monument national et ouvrira ses portes au public à partir de fin juin. Pour connaître enfin le succès ?

Hormis le couple Pompidou et Giscard d'Estaing, qui s'y rendaient volontiers hiver comme été, c'est peu dire que les Présidents ne lui ont pas fait une bonne pub dans le passé. A commencer par Charles de Gaulle, pour qui cette ancienne forteresse au confort spartiate a été aménagée en 1964. Mais après une nuit "cauchemardesque", où il fut dérangé par des moustiques et un lit trop petit, le Président jure de ne jamais revenir. François Mitterrand n'y séjournera que rarement, et Jacques Chirac, qui comparait le lieu à une "prison", confiera s'y "emmerder". Nicolas Sarkozy, qui s'y est rendu à quatre reprises, ne cachait pas sa préférence pour la résidence de la famille Bruni-Tedeschi au Cap Nègre. Quant à François Hollande, il n'y est pas retourné depuis l'été 2012.

"Comme si François Hollande venait de quitter la pièce"

C'est lui qui a d'ailleurs décidé de céder l'ancienne plate-forme militaire et de l’ouvrir au public. Une "nouvelle vie" pour le fort qui s'annonce déjà compliquée à mettre en place. "D'abord parce qu'il faut traverser une propriété privée pour y accéder, nous explique Emmanuel Egretier, du centre des monuments nationaux ( CMN ). Nous étudions donc la mise en place d'un dispositif de navettes et la création d'un parking distant", souligne-t-il. En outre, ce chemin, qui ne peut laisser passer qu'un véhicule à la fois, ne répond à aucune norme de sécurité. "C'est le deuxième handicap", explique-t-il : avant l'ouverture de ses portes au public, le fort de Brégançon, "très enclavé et sur un relief accidenté", va devoir subir "en urgence des travaux d'aménagements et de mise en conformité".

Pour toutes ces raisons, le site ne pourra pas accueillir plus de 150 personnes à la fois. "Nous pensons organiser les visites sur inscription, nous affirme le responsable médias du CMN. Au programme : visite du fort, promenade dans le parc et les jardins. Mais pas de baignade. Pour des raisons de sécurité, toujours. Durée de la visite : environ deux heures. Le prix ? "Cela reste à définir, nous répond le CMN. Mais le tarif ne devrait pas excéder les 10 euros symboliques".

Car il faut démarrer fort, et attirer du monde. Il faut en effet rentabiliser le site, dont l'entretien est estimé à 200.000 euros par an. Les travaux "n'excéderont pas le million d'euros", nous promet le CMN, pour qui l'ouverture cette année, de fin juin à la Toussaint, fera figure de "grand test". Pour conquérir le cœur du public, le centre compte mettre en scène "les traces présidentielles" du lieu, à l'aide de photos et de films d'archives. "Ce sera l'occasion de rentrer dans l'intimité des chefs d'Etat, nous donnerons le lieu à voir comme si François Hollande venait de quitter la pièce", nous explique le CMN, qui se dit certain, pour la première saison, de faire "carton plein".


La rédaction de TF1info

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