ECONOMIE - Renault doit s'engager notamment sur le maintien en France de certaines activités, a prévenu Bruno Le Maire, en soulignant qu'il n'avait pas encore donné son feu vert à un prêt de 5 milliards d'euros.
"Sur la gravité de la crise, comme sur la situation des entreprises, je continuerai de tenir un discours de vérité : Renault joue sa survie." Le ministre de l'Economie n'y va pas par quatre chemins, vendredi 22 mai, dans l'entretien qu'il a accordé au Figaro. L'État français, premier actionnaire de Renault avec 15% du capital, a accepté de voler à son secours en garantissant un prêt bancaire d'environ 5 milliards d'euros. "Ce prêt, je ne l’ai pas encore signé", menace presque le ministre aujourd'hui...
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En cause : le plan d'économies de deux milliards d'euros que doit annoncer la marque au losange, qui pourrait impliquer la fermeture de trois usines de taille moyenne en France, ainsi qu'une reconversion de l'installation industrielle emblématique de Flins (Yvelines), selon Le Canard Enchaîné, puis Les Echos et l'AFP. Si le constructeur n'a pas commenté ces informations, elles ont suscité une levée de boucliers, le Premier ministre, Édouard Philippe, ayant averti mercredi, en réaction, que le gouvernement serait "intransigeant" sur la préservation des sites.
Un prêt sous conditions
"Nous poursuivons nos discussions dans le cadre du plan de soutien à l’industrie automobile", explique, pour sa part, Bruno Le Maire. "Nous demandons aux constructeurs de prendre des engagements dans trois directions : le véhicule électrique, le respect de leurs sous-traitants et la localisation en France de leurs activité technologiquement les plus avancées. Toutes les aides que nous apportons aux entreprises doivent être orientées dans ces deux directions : la décarbonation de l’économie française et l’amélioration de sa compétitivité."
Renault, fleuron industriel français, se retrouve dans une très mauvaise passe, ayant vu ses usines et son réseau commercial paralysés par la crise du Covid-19 et les confinements décidés un peu partout, qui ont fait chuter le marché du neuf de 76,3% en avril sur le Vieux continent. En outre, le constructeur était déjà fragilisé avant cet épisode, ayant subi en 2019 sa première perte nette en dix ans... Plus largement, la filière automobile pèse, en France, quelque 400.000 emplois industriels directs, 900.000 en comptant les services. Ce vendredi, Bruno Le Maire annonce que le plan du gouvernement, attendu par la filière tout entière, sera annoncé la semaine prochaine par le président de la République.