VIOLENCES SEXUELLES - Le député LaREM Bruno Questel a révélé lundi avoir été violé à l'âge de 11 ans. En témoignant, il veut dire "stop" à ceux qui ne condamnent pas assez fermement ces actes.
La parole des victimes se libère petit à petit. Dans la lignée du mouvement #MeetooInceste survenu le week-end dernier sur Twitter et des révélations de Camille Kouchner, le député La République en Marche de l'Eure, Bruno Questel, a révélé ce lundi 18 janvier avoir été violé à l'âge de 11 ans.
Réagissant à des propos de l'ancien ministre de la Culture Jack Lang qui, après avoir été invité à réagir à l'affaire Olivier Duhamel, avait répondu "je ne peux pas m'indigner à chaque minute", Bruno Questel a publié sur le réseau social le message suivant : "Il n'était pas de ma famille, il était du village ; de ces lieux où la famille est grande. J'avais 11 ans. Je n'ai jamais oublié. Aucune excuse possible. Aucun pardon possible. Aucun repos pour les auteurs de ces actes. Il faut s'indigner toutes les secondes."
Il n’était pas de ma famille, il était du village ; de ces lieux où la famille est grande. J’avais 11 ans. Je n’ai jamais oublié. Aucune excuse possible. Aucun pardon possible. Aucun repos pour les auteurs de ces actes. Il faut s’indigner toutes les secondes @jack_lang https://t.co/hzillQ0qrM — Bruno Questel 🇫🇷 (@BQuestel) January 18, 2021
"Je souhaitais, à travers ce tweet, dire stop à une forme de discours que je trouve insupportable, selon lequel à l’époque, la liberté dans toute sa dimension pouvait justifier des débordements de la sorte", a expliqué le député sur France Bleu Normandie ce mardi 19 janvier. "Quand on a été victime de ça, il n’y a pas une seconde où quelque chose, un fait, une parole, un geste, une nouvelle, ne vous ramène pas à cela. Ce sont des vies qui sont broyées, on vit avec ça toute sa vie. Donc non, il n’y a pas de place pour le pardon, pas de place pour l’oubli. Il faut s’indigner oui, toutes les secondes, il ne faut jamais oublier les victimes. Ce n’est pas réparable", ajoute Bruno Questel, 54 ans.
"Un jour ça vous pète à la gueule"
Le parlementaire explique avoir été victime d'amnésie traumatique, "et un jour ça vous pète à la gueule et là c’est compliqué", explique-t-il à la radio. "Quand vous sortez de l’amnésie traumatique vous revivez les événements, vous retrouvez cette forme de solitude qui a été la vôtre au moment des faits. Je peux vous dire que ça ne part pas, il n’y a pas de remède contre ça. Ça n’empêche pas de se construire, ça n’empêche pas d’aimer, ça n’empêche pas d’avoir des enfants, de les porter, de les protéger. Mais c’est une autre vie que celle que vous auriez dû avoir, j’en suis persuadé", témoigne l'élu, qui a également indiqué à Paris Normandie que l'auteur des faits était décédé et n'avait jamais été jugé.
Cher @BQuestel : merci. Merci de rappeler que les violences sexuelles peuvent se cacher partout, qu’aucun milieu ou lieu n’est à l’abri de ces crimes atroces. De le dire si bien. De raconter la vie après. Merci. #metooinceste #IWasCorsica https://t.co/cybeSki287 — 🇫🇷 MarleneSchiappa (@MarleneSchiappa) January 20, 2021
Plusieurs députées LaREM ont apporté leur soutien à Bruno Questel. "C’est très difficile de parler, il faut beaucoup de courage et de force, Bruno Questel le fait aujourd’hui. Tout mon soutien", a twetée la parlementaire de l'Eure Séverine Gipson. Bérangère Couillard a remercié l'élu pour son "témoignage courageux et bouleversant", et Fiona Lazaar (Val-d'Oise) estime elle aussi qu'"aucune excuse" n'est "possible". L'ancienne secrétaire d'Etat chargée de l'égalité femmes-hommes Marlène Schiappa a elle aussi salué la prise de parole de l'élu de l'Eure. "Cher Bruno Questel : merci. Merci de rappeler que les violences sexuelles peuvent sa cacher partout, qu’aucun milieu ou lieu n’est à l’abri de ces crimes atroces. De le dire si bien. De raconter la vie après. Merci", a-t-elle tweeté.
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