RECUL - Invité de LCI ce samedi matin, le député LREM et président de la commission de la Défense Jean-Jacques Bridey a continué à afficher ses "regrets" suite à la décision d’Emmanuel Macron de couper le budget des Armées, mais ne veut surtout pas être vu comme un frondeur au sein du camp présidentiel.
"J’ai regretté la coupe budgétaire, mais je respecte la décision qui a été prise". Jean-Jacques Bridey, député macroniste du Val-de-Marne et président de la commission de la Défense à l’Assemblée nationale, cherche à éteindre les premières flammes de sa sortie médiatique. Vue comme la première voix issue de la majorité osant s’en prendre à Emmanuel Macron, sa prise de parole sur les ondes de RFI était pourtant claire : "C’est un choix. Personnellement, je le regrette, surtout quand je vois l’explication qui a été donnée par Bercy, puisqu’on nous dit qu’il faut faire quatre et quelques milliards d’économies mais que dans le même temps, on ouvre 1,5 milliard d’ouverture de crédit pour la capitalisation d’Areva".
Des propos faisant écho à la colère du chef d’Etat major Pierre de Villiers suite à la décision de baisser de 850 millions d’euros le budget de la Défense en 2017, plaçant le militaire sur la sellette après la vive charge portée par le président de la République. Prenant la défense du général De Villiers ("je ne souhaite pas qu’il démissionne"), Jean-Jacques Bridey a également tenu à ménager Emmanuel Macron : "Il avait raison (de s’en prendre au général), […] ce n’est pas une faute politique".
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Je n’ai pas été frondeur pendant cinq ans, ce n’est pas maintenant que je vais l’être
Jean-Jacques Bridey
Interrogé sur sa prise de position allant à l’encontre de l’habituel soutien total des membres du camp présidentiel à leur leader, le député du Val-de-Marne a vite minimisé son geste. "Je n’ai pas été frondeur pendant cinq ans (lorsqu’il était député socialiste), ce n’est pas maintenant que je vais l’être", a-t-il appuyé, rappelant qu’il avait "été l’un des premiers à (s)’engager auprès du président de la République".
Hors de question donc pour le député Bridey d'enfiler le costume de premier frondeur de l’ère Macron. Mais s’il affirme n’avoir reçu "aucun coup de fil du président de la République" de rappel à l’ordre, sa montée au créneau laisse tout de même entrevoir les premières fissures dans l’unité affichée des Marcheurs.