Bureau exécutif du FN : qui sont les six "fantassins" qui décident du sort de Jean-Marie Le Pen ?

Il est arrivé au siège du FN jeudi en début d'après-midi, d'attaque pour assurer sa défense. Jean-Marie Le Pen, convoqué devant l'instance suprême du Front national, doit répondre des nombreux propos déplacés qu'il a tenus dans les médias depuis le mois d'avril. En quelques semaines, il a en effet réitéré ses propos sur les chambres à gaz avant de s'en prendre successivement à sa fille ("j'ai honte que la présidente du FN porte mon nom"), à Florian Philippot ("un agent double envoyé en mission") et même sa petite fille, Marion Maréchal-Le Pen ("elle n'a ni l'expérience ni le gabarit pour diriger la PACA").

Jeudi, c'est donc une réunion en forme de tribunal à laquelle ont pris part les membres du bureau exécutif. Sur les huit membres qui le constituent, seuls six décident du sort du patriarche : Marine Le Pen et Florian Philippot avaient en effet fait savoir qu'ils ne participeraient pas aux débats pour "ne pas être juge et partie" et éviter ainsi l'annulation devant la justice de la décision qui sera prise. Mais qui sont les autres membres de ce bureau, qualifiés jeudi encore de "fantassins" par Jean-Marie Le Pen ? Metronews fait le point.

► Jean-François Jalkh. Premier vice-président du parti, en charge des affaires juridiques, c'est lui qui préside le bureau de jeudi, en l'absence de Marine Le Pen. Membre du parti depuis plus de quarante ans, il a siégé dans la plupart des instances du FN. Fuyant les plateaux télé comme les déclarations publiques, il est le seul membre du bureau exécutif à ne pas s'être exprimé sur la guerre interne.

► Marie-Christine Arnautu. Vice-présidente en charge des affaires sociales, elle est le dernier véritable soutien de Jean-Marie Le Pen au sein du bureau exécutif, lequel est d'ailleurs le parrain de sa fille. Lors de la suspension du patriarche début mai, elle est la seule à s'être abstenue.

► Steeve Briois. Vice-président du FN en charge des exécutifs locaux et de l'encadrement, maire d'Hénin-Beaumont, il compte parmi les proches de Marine Le Pen. Depuis les déclarations du père de celle-ci sur les chambres à gaz, en avril dernier, il demande des sanctions. "On ne peut pas laisser tout faire à Jean-Marie Le Pen", résumait-il à l'époque.

► Nicolas Bay. Secrétaire général du Front national, il est le plus jeune membre du bureau exécutif après Florian Philippot. Après avoir dans un premier temps considéré que Jean-Marie Le Pen n'était "pas un militant lambda", il souhaite désormais que celui-ci abandonne son titre de président d'honneur du parti.

► Wallerand de Saint-Just. Trésorier du parti et candidat en Île-de-France aux prochaines régionales, il est également l'avocat du FN et a longtemps représenté Jean-Marie Le Pen. Depuis le début de la crise, toutefois, il souhaite écarter ce dernier des instances dirigeantes.

► Louis Aliot. Vice-président chargé de la formation et des manifestations, Louis Aliot est également le compagnon de Marine Le Pen. Sans surprise, lui aussi s'est rangé derrière Marine Le Pen dans la bataille qui l'oppose à son père.

Avec un tel rapport de forces, Jean-Marie Le Pen semble en position difficile au moment d'affronter ses juges, qui pourraient donc s'accorder sur une sanction, allant de sa suspension provisoire à son exclusion définitive. Quelle que soit l'issue de ce bureau exécutif, beaucoup de membres du FN espèrent qu'il mettra un terme à la guerre fratricide au sein de la famille Le Pen. Un espoir qui pourrait bien être douché : L'avocat du "Menhir" a déjà fait savoir qu'en cas de sanction, "il est bien possible" qu'elle soit à son tour contestée devant la justice.

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