"C'est la majorité qui décide" : Jean-Luc Mélenchon répond à Emmanuel Macron sur son refus de le nommer Premier ministre

Publié le 4 juin 2022 à 19h52

Source : JT 13h WE

En meeting à Villeurbanne, le leader de la France insoumise a répondu aux propos tenus la veille par Emmanuel Macron dans une interview.
Le Président avait assuré qu'il ne serait pas obligé de nommer Jean-Luc Mélenchon à Matignon en cas de majorité de gauche aux législatives.

"Formellement, c'est vrai. Ce n'est pas marqué dans la Constitution : il faut nommer M. Mélenchon." Après une matinée en compagnie du maire de Lyon, l'écologiste Grégory Doucet, Jean-Luc Mélenchon était présent à Villeurbanne pour soutenir le candidat de la circonscription pour les législatives, investi par la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale, Gabriel Amard. L'occasion pour le tribun de faire une démonstration constitutionnelle et de répondre au président de la République.

Jean-Luc Mélenchon, chef de la Nupes en cas de victoire aux législatives

Dans une interview donnée à certains quotidiens de la presse régionale vendredi, Emmanuel Macron avait effectivement expliqué son refus de nommer Jean-Luc Mélenchon en tant que Premier ministre dans l'hypothèse ou la Nupes, l'alliance de gauche, obtenait la majorité. "Aucun parti politique ne peut imposer un nom au Président", avait-il alors affirmé. La déclaration a été reprise, point par point, par le leader de la France insoumise. 

"Si le peuple français donne une majorité de députés, même si ça ne fait pas plaisir, on prend le chef de la coalition majoritaire", a assuré Jean-Luc Mélenchon, martelant que "c'est la majorité qui décide". Des propos qu'il a d'ailleurs illustrés en donnant les exemples de Jacques Chirac ou de François Mitterrand. "Chirac n’était pas content de désigner Jospin, il l’a fait. M. Chirac avait une position exactement inverse, il l’a quand même nommé parce que c'était lui qui avait été désigné par la coalition de la gauche plurielle pour être le Premier ministre", raconte ainsi l'élu de 70 ans, qui ne se représente pas dans sa circonscription des Bouches-du-Rhône. 

De la même manière, Jean-Luc Mélenchon a rappelé qu'il avait été désigné par les différents membres de la nouvelle coalition à gauche comme le chef de la majorité, en cas de victoire de la Nupes aux législatives. Par conséquent, selon l'argumentaire du leader insoumis, Emmanuel Macron serait obligé de le nommer Premier ministre le cas échéant.

Rejetant tout argument critiquant un manque de légitimité, Jean-Luc Mélenchon a par ailleurs rappelé qu'il avait été élu sept fois à l'Assemblée nationale et qu'il venait de réunir 7,7 millions de voix à la dernière présidentielle. Il a également ciblé les propos d'Emmanuel Macron affirmant qu'il nommerait son Premier ministre "en regardant le Parlement". "Si M. Hollande avait regardé le Parlement, il n'y aurait pas vu M. Macron, qui n'a jamais été élu à quoi que ce soit, à part président de la République", a attaqué le député, ajoutant que lors de leur nomination à Matignon, Elisabeth Borne comme Jean Castex n'étaient pas non plus élus à l'Assemblée nationale. 

 "Personnellement, je n’ai pas vécu toute ma vie dans l’attente d’être Premier ministre. Je le fais parce que je crois que je peux être utile", a tenu à rassurer Jean-Luc Mélenchon. Le premier tour des législatives, dans sept jours, permettra de voir si les électeurs sont de cet avis, ou non.


Aurélie LOEK

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