"C'est la rue qui a abattu les rois, les nazis" : le gouvernement dénonce la "faute politique et morale" de Mélenchon

Publié le 24 septembre 2017 à 12h30, mis à jour le 24 septembre 2017 à 12h46
"C'est la rue qui a abattu les rois, les nazis" : le gouvernement dénonce la "faute politique et morale" de Mélenchon

POINT GODWIN - Lors de son discours, samedi 23 septembre sur la place de la République, Jean-Luc Mélenchon a offert à Emmanuel Macron une petite leçon d'histoire en accéléré. Le leader des Insoumis a expliqué, en guise d'avertissement, que "c'est la rue qui a abattu les rois", mais aussi "les nazis" ou encore le plan Juppé de 1995 ou le CPE de 2006. Une provocation qui n'a pas plu à tout le monde.

On le sait, Jean-Luc Mélenchon adore ponctuer ses grands discours avec quelques digressions historiques. Le leader de La France insoumise en a même fait une marque de fabrique, quitte à en profiter pour provoquer ses adversaires à la faveur d'un petit raccourci rhétorique. 

C'est précisément ce qu'il a fait samedi, lors de son meeting sur la place de la République, qui clôturait la journée de mobilisation à son appel contre la réforme du Code du travail. 

Rois, nazis et CPE

S'adressant à Emmanuel Macron, qui avait estimé il y a quelques jours dans une interview que "la démocratie ne se fait pas dans la rue", Jean-Luc Mélenchon a adressé ce bref et surprenant rappel : 

"Monsieur le Président, il vous reste à consulter l'histoire de France pour apprendre que c'est la rue qui a abattu les rois, qui a abattu les nazis, qui a protégé la République contre les généraux fêlons en 1962 [...]". Et d'y ajouter le plan Juppé de 1995, puis le "contrat première embauche" du gouvernement Villepin en 2006...

"Indigne"

Le rapprochement entre rois, nazis et réformes d'Alain Juppé, de Dominique de Villepin et d'Emmanuel Macron n'a pas été du goût de tout le monde. Ni d'ailleurs l'approximation historique laissant croire que la victoire sur les nazis tiendrait d'une révolte populaire et non de l'offensive alliée. L'un des premiers à s'en être ému est le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, suivi par d'autres, dont l'ex-secrétaire d'Etat socialiste Thierry Mandon et l'ancien Premier ministre Manuel Valls : 

Dimanche, la polémique n'a pas faibli. Le même Christophe Castaner a encore musclé ses critiques de la veille évoquant même une "faute politique" et "morale" : "C'est une faute politique de mettre sur le même niveau ceux qui ont fait  tomber les nazis - et la rue y a contribué évidemment - mais aussi Alain Juppé  et Emmanuel Macron, c'est une faute grave", a déclaré M. Castaner lors de  l'émission "Questions politiques" France Inter-franceinfo-Le Monde, évoquant  aussi une "faute morale".


Vincent MICHELON

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