Covid-19 : le défi de la vaccination

Campagne de vaccination : une aubaine pour les opposants de Macron, et comme un avant-goût de 2022

Publié le 5 janvier 2021 à 13h06
Campagne de vaccination : une aubaine pour les opposants de Macron, et comme un avant-goût de 2022

Source : NICOLAS MESSYASZ / POOL / AFP

EN CAMPAGNE ? - Le président des Hauts-de-France Xavier Bertrand et la maire de Paris Anne Hidalgo tiennent Emmanuel Macron pour responsable de la lenteur de la campagne de vaccination. Ils savent que l'élection présidentielle de 2022 se joue en partie sur le succès de cette dernière.

La campagne pour la présidentielle de 2022 est-elle lancée ? La lenteur de la campagne de vaccination en France donne en tout cas des arguments à l'opposition, et plus particulièrement aux personnalités présentées comme de possibles concurrents au président de la République à sa succession. Car au-delà du ministre de la Santé Olivier Véran, c'est bien Emmanuel Macron qui est pris pour cible.

"Par sa stratégie de vaccination, le président a commis une faute gravissime, il devra s’en expliquer devant les Français", estime dans Le Parisien daté du mardi 5 décembre le président de la région Hauts-de-France, candidat putatif à l'investiture LR pour 2022. "La stratégie retenue nous conduit inévitablement à l’échec. Il faut en changer immédiatement pour accélérer. Le président de la République doit nous dire la vérité sur le nombre de doses de vaccin actuellement présentes sur le territoire et sur celles que l’on va recevoir, semaine après semaine, par région, département, établissement de santé", continue l'ancien ministre de la Santé de Nicolas Sarkozy.

"Nous sommes encore une fois victimes du 'en même temps'. Le gouvernement a voulu tenir compte de ceux qui sont contre le vaccin comme de ceux qui sont pour. Désolé, mais ça ne peut pas marcher ainsi", ajoute celui qui ne souhaite "pas revivre le même mensonge officiel que sur les masques".  

Stop à l'hypocrisie !

Xavier Bertrand

Alors que l'entourage du président de la République a fait savoir dans Le JDD qu'il avait poussé un coup de gueule et critiqué lui-même le "rythme de promenade en famille" de la campagne démarrée le 27 décembre, Xavier Bertrand répond : "Stop à l’hypocrisie ! En France, tout passe par le bureau de ce président. Le stratégie vaccinale a été établie en Conseil de défense, présidé par le chef de l’État. Alors le coup de la colère, ça va bien ! La responsabilité politique veut que l’on ne se défausse pas sur les autres".

Autre adversaire possible d'Emmanuel Macron en 2022, la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo ne décolère pas contre l'exécutif et veut le faire savoir. Selon Le Parisien, elle a chargé son premier adjoint Emmanuel Grégoire de distribuer les coups à l’encontre du chef de l’État. L'édile veut bien faire comprendre qu’elle est prête à aider et à prendre des initiatives pour mener à bien cette campagne de vaccination, mais qu’elle en est empêchée par la tête de l'État.

Lire aussi

"Depuis des mois, nous avons travaillé et proposé de mettre à disposition des lieux de vaccination pour permettre une campagne de vaccination massive. Nous avons proposé que la ville se porte acquéreur de congélateurs, on nous a répondu que les fournisseurs ne nous livreraient pas. Nous avons aussi proposé la mise à disposition de personnel soignant municipal pour accélérer l’opération. À chaque fois, nous avons reçu un avis défavorable du gouvernement ou une non-réponse pour les lieux", a déclaré dans Le Parisien Emmanuel Grégoire.

"Il nous aurait semblé utile que les mairies, les départements puissent copiloter avec les autorités sanitaires la stratégie de vaccination. Ça n’a pas été le cas. Les fautes maintenant ça suffit ! Il est temps de corriger la trajectoire et de travailler tous ensemble", ajoute-t-il, alors que seule une cinquantaine de personnes a été vaccinée dans la capitale.


Justine FAURE

Tout
TF1 Info