RÉCAP' - Emmanuel Macron a dévoilé jeudi les mesures de son "plan pauvreté", qui comprend deux axes forts : la prévention de la précarité et la réinsertion professionnelle. Principale mesure annoncée : la création d'un revenu universel d'activité.
"La pauvreté ne doit plus se transmettre en héritage". Tel est le mot d'ordre du plan pauvreté présenté ce jeudi par Emmanuel Macron au Musée de l'Homme à Paris. Un plan très attendu dont la présentation avait été reportée à cette rentrée. La philosophie de ce texte s’appuie autour de deux piliers : la prévention de la précarité, notamment chez les plus jeunes, et l'aide à la réinsertion vers l'emploi. Le coût de ce plan est estimé à huit milliards d'euros, répartis sur quatre ans.
"Personne n'est 'premier de cordée' si le reste de la société ne suit pas", a déclaré e président de la République, rappelant une formule qu'il avait utilisée à l'automne 2017, suscitant de vives critiques.
Voici ce qu'il faut retenir des annonces du chef de l'Etat .
Vers un revenu universel d'activité
Emmanuel Macron, qui s'était emporté contre "le pognon de dingue" que représentent les aides sociales a annonçant une profonde réforme des minima sociaux avec la création, par une loi en 2020, d'un revenu universel d'activité qui fusionnera "le plus grand nombre possible de prestations sociales" - du RSA aux APL en passant par l'allocation adulte handicapé. Les contours de ce revenu sont encore à définir mais on sait qu'il sera soumis "à des droits et des devoirs." Il sera soumis à un "contrat d'engagement" du bénéficiaire notamment la recherche active d'emploi et permettrait, notamment, de simplifier le versement des aides sociales.
Repas à 1 euro et petits-déjeuners dans les écoles prioritaires
Emmanuel Macron a souhaité un "accès universel" à la cantine pour les enfants les plus défavorisés "en développant les repas à un euro" et des petits-déjeuners proposés dans les écoles prioritaires "afin de s'assurer que tous les enfants commencent la journée dans les mêmes conditions".
Places en crèches subventionnées dans les communes pauvres
En matière de petite enfance, le plan prévoit notamment des aides pour les communes défavorisées afin de permettre la construction de nouvelles crèches. Un objectif de 30.000 places supplémentaires devrait être annoncé par le chef de l’État.
L'Etat veut par ailleurs trouver des solutions avec les départements pour prolonger le suivi des enfants de l'Aide sociale à l'enfance, qui trop souvent s'arrête net à leur majorité.
Service public de l'insertion
Emmanuel Macron a par ailleurs souhaité que l'Etat aide les départements à mieux accompagner les personnes les plus éloignées de l'emploi, notamment bénéficiaires du RSA, en créant un "service public de l'insertion". "C'est le seul moyen de garantir l'universalité des droits" alors que le système est "aujourd'hui trop éclaté", "inégal territorialement", a détaillé le chef de l'Etat, souhaitant qu'à partir du 1er janvier "chaque personne qui s'inscrit au revenu de solidarité active (RSA) puisse avoir un rendez-vous dans le mois", dans "un lieu unique", pour bénéficier d'un accompagnement.
L'obligation de formation étendue jusqu’à 18 ans
L'Elysée promet également le "développement massif de dispositifs d'insertion par l'activité économique", considérant que "le retour au travail est le meilleur outil de lutte contre la pauvreté". Tout d’abord, pour les jeunes, l'obligation de formation sera portée de 16 à 18 ans. "Le gouvernement contractualisera avec les départements pour qu'ils préparent mieux la sortie de ces jeunes et puissent être aidés à le faire", a précisé le chef de l'Etat lors de la présentation de sa stratégie pauvreté. "50 millions d'euros seront mobilisés à cette fin afin que les départements continuent d'accompagner les (...) jeunes dont ils ont la charge et qui n'ont pas de solution."
Des moyens supplémentaires seront par ailleurs attribués aux missions locales pour qu'elles repèrent les décrocheurs, estimés à plusieurs dizaines de milliers, et leur proposent des formations. Parallèlement, le dispositif "garantie jeune", pour les 16-25 ans les plus éloignés de l'emploi, sera étendu à "500.000 jeunes avant la fin du quinquennat", contre 100.000 actuellement.
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