Les soutiens d'Emmanuel Macron ont salué le discours du chef de l'État, qui a présenté ce samedi ses vœux aux Français pour 2023.Une allocution loin en revanche de convaincre les oppositions.La droite y a vu un manque de clarté et un président "déconnecté", tandis qu'à gauche, le maintien de la réforme des retraites suscite la colère.
Un Emmanuel Macron "déconnecté", une "satisfaction présidentielle surréaliste" : les oppositions n'ont guère apprécié, samedi, les vœux aux Français du chef de l’État, qui au contraire a pour ses soutiens réaffirmé son "cap" sur la "valeur travail". Tout au long d'une allocution télévisée d'une vingtaine de minutes, le président a appelé les Français à "l'unité" et la résilience face aux crises, tout en énumérant dans nombreux chantiers pour l'année à venir.
Un "cap clair" aux yeux de ses soutiens
"Le président de la République a rappelé son cap, et c’est très important", a réagi, sur BFMTV, la secrétaire d’État Marlène Schiappa, chargée de l'Économie sociale et solidaire et de la Vie associative. Emmanuel Macron "a évoqué les Français comme un peuple de bâtisseurs. Il a également rappelé son attachement à la valeur travail. À douze reprises, le travail est revenu, ça reste son fil rouge, le fil rouge de ses deux quinquennats", a-t-elle poursuivi. Si elle a, comme le chef de l’État, réaffirmé la "nécessité" d'une réforme des retraites, elle n'a pas voulu faire de "pronostics politiciens" sur un éventuel accord avec la droite.
"Je salue le cap clair fixé ce soir par le Président Emmanuel Macron pour continuer de réformer notre pays et faire face aux enjeux de 2023 : soutenir notre économie et nos emplois, en particulier nos artisans, renforcer la justice sociale et accélérer la transition écologique", a salué pour sa part Christian Estrosi, le maire de Nice.
"Déconnecté des préoccupations des Français" pour la droite
Du côté des oppositions en revanche, les réactions sont sévères. À droite, Bruno Retailleau a vu "un président déconnecté des préoccupations des Français et de solutions à y apporter". "La satisfaction présidentielle a quelque chose de surréaliste", écrit également le président du groupe Les Républicains au Sénat. "D’allocutions en allocutions, Emmanuel Macron ne cesse de se contredire. La France n’a pas besoin de bavardage, elle a besoin d’un cap", a-t-il ajouté.
Emmanuel Macron "n'a pas été très clair" sur la réforme des retraites, a de son côté jugé le vice-président du Rassemblement national Sébastien Chenu. Le chef de l’État a confirmé qu'une réforme serait engagée et appliquée en 2023, sans en préciser les contours. Le gouvernement doit la présenter le 10 janvier. Pour le reste, le président a "évité le principal" : "la dette, le pouvoir d’achat et l’insécurité", a jugé le député du Nord.
Un "discours poussif", "un inventaire à la Prévert", "une espèce de longue liste d'intentions qui nous font demander si c'était les vœux pour 2023, 2022 ou 2021, puisque tous les ans, il aborde les mêmes problèmes et échoue à les régler", a de son côté fustigé sur LCI Laurent Jacobelli, porte-parole du RN.
"Rendez-vous dans la rue", annonce la gauche
Même sévérité chez Europe Écologie-Les Verts. Emmanuel Macron "nous a semblé totalement déconnecté, tant de l’histoire de notre pays que de la vie des Français", a jugé la nouvelle secrétaire nationale du parti écologiste, Marine Tondelier. Le chef de l'Etat a décrit la transition écologique comme une "bataille que nous devons gagner", sans la convaincre. "Loin de l’histoire lorsqu’il nous dit par exemple que personne ne pouvait prédire la crise climatique. Cela fait des décennies que les scientifiques le disent, rapport du GIEC après rapport du GIEC. Il lui aurait suffi d’en lire ne serait-ce qu’une synthèse. Ou d’écouter les écologistes dont il préfère criminaliser l’action", a assené l'élue des Hauts-de-France.
"Et nous voilà repartis pour une année cols roulés et destruction sociale. (...) De la petite gestion quotidienne et de la grande destruction sociale et écologique", a abondé sur Twitter la députée écologiste de Paris Sandrine Rousseau.
"Nous serons mobilisé-e-s !", a renchéri la porte-parole du PS, Gabrielle Siry. "Numéro d’autosatisfaction d’un président obligé d’en appeler à l’unité des Français …. tellement sa politique nous divise et nous fait mal. Nous ne laisserons pas passer une réforme des retraites qui nous obligera à travailler plus longtemps dès 2023 !", a pris date pour sa part le secrétaire national du Parti communiste Fabien Roussel. "Rendez-vous dans la rue et dans les grèves", a promis quant à lui le candidat du NPA, Philippe Poutou.
Jean-Luc Mélenchon, lui, a préféré manier l'ironie. "Au bout de cinq ans de vœux de Macron, je crois qu'ils portent la poisse. 16 degrés à Paris le 31 décembre. Ça va chauffer en janvier ! Bonne année", écrit sur Twitter le leader de La France insoumise. Quant à la réforme des retraites, "on verra", a répondu avec un air de défi la députée LFI de Seine-Saint-Denis Raquel Garrido sur LCI, s'en prenant à une "décision terrible qu'il souhaite prendre contre l'avis de tous les Français" selon elle.
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