Les territoires qui ont plébiscité Emmanuel Macron ou Marine Le Pen au premier tour sont-ils les mêmes qu'en 2017 ?Où l'abstention a-t-elle gagné du terrain ?Découvrez l'évolution de la géographie du vote par rapport à la précédente élection grâce à nos cartes interactives, réalisées par Esri France.
C'est un match retour pour les deux finalistes de 2017 : arrivé en tête du premier tour avec 27,84% des suffrages, Emmanuel Macron affrontera le 24 avril Marine Le Pen, deuxième du scrutin avec 23,15% des voix. Lors de la précédente élection, tous deux n'avaient pas atteint de tels scores : 24,01% pour le candidat marcheur, 21,30% pour la candidate du Rassemblement national. Dans quels territoires ont-ils gagné des voix, d'un scrutin à l'autre ? Comment ont évolué leurs bastions respectifs à travers l'Hexagone ? On se plonge dans les enseignements de ce suffrage avec notre partenaire Esri.
Quant à l'abstention, elle a progressé fortement depuis l'élection de 2017, passant de 22,23% à 26,31%. Quelles sont les régions où les électeurs ont le plus boudé les urnes ? Découvrez la répartition des votes des deux finalistes et de la participation sur nos cartes interactives ci-dessous. Faites glisser la barre verticale sur l'Hexagone pour comparer la cartographie de 2022, à gauche, avec celle de 2017, à droite. Un moteur de recherche vous permet aussi de repérer cette évolution dans une région, un département ou une ville.
Un vote moins contrasté entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen sur le territoire
Les deux candidats sont parvenus à obtenir la faveur de davantage de municipalités, en marchant parfois sur les plates-bandes de leur adversaire, alors que leurs bastions étaient plus resserrés sur certaines zones en 2017. La carte rassemblant à la fois les scores d'Emmanuel Macron (en jaune) et de Marine Le Pen (en violet) montre que la répartition du vote entre les deux finalistes est moins contrastée cette année que lors de la précédente élection.
Dans le détail, Emmanuel Macron est parvenu à dépasser les 25% dans certaines municipalités du Nord et du Grand-Est, bastions de sa concurrente en 2017. Plus précisément, il a renforcé son socle électoral en Bretagne, dans les Pays-de-la-Loire et en Île-de-France, mais son vote a progressé dans des régions qu'il avait peiné à convaincre en 2017, comme le Nord, le Grand-Est, la Bourgogne-Franche-Comté, dominées par Marine Le Pen auparavant.
Pour sa part, la candidate du RN a moins convaincu dans ces zones, mais la répartition de son vote est plus uniforme sur le territoire. En 2017, ses bastions se concentraient surtout sur le pourtour méditerranéen, la région Rhône-Alpes et surtout le Nord-Est de la France, dans le Grand Est et les Hauts de France, mais aussi tout autour de l'Île-de-France, sans s'imposer dans la région. Cette année, sa candidature a trouvé un écho dans des territoires qui votaient peu pour elle jusqu'alors, comme l'intérieur des terres normandes et bretonnes, mais aussi le bassin girondin et le Centre-Val de Loire.
En Corse, Marine Le Pen a gagné du terrain d'une élection à l'autre. Quant aux Outre-Mer, le contraste est frappant en Guadeloupe : en 2017, Emmanuel Macron avoisinait voire dépassait les 30% sur l'île, alors que c'est désormais Marine Le Pen qui a l'avantage sur son adversaire cette année. En Martinique, quelques secteurs ont donné la préférence à Marine Le Pen, mais le vote pour le candidat d'En Marche garde l'avantage.
L'abstention s'est accélérée partout
Quant à l'abstention, elle s'est fortement diffusée sur le territoire, alors qu'elle était davantage concentrée en 2017. La carte ci-dessous, qui pointe en rouge les zones où les électeurs ont le plus boudé les urnes, est bien plus mouchetée en 2022 que lors de la précédente élection. Lors de cette dernière, cette abstention était surtout forte dans le centre de la France, dans le Nord de la Nouvelle-Aquitaine, en Auvergne-Rhône-Alpes et la Bourgogne-Franche-Comté, mais aussi dans le Grand-Est.
Désormais, elle a augmenté partout, en particulier en Centre-Val de Loire et dans le Pays de la Loire, deux régions qui avaient pourtant été épargnées jusqu'alors. Elle est encore plus marquée dans le Nord-Est de la France et en Provence-Alpes-Côte d'Azur. La carte de la participation, qui signale avec un vert foncé les zones où les votants ont le plus utilisé leur bulletin, a bien pâli d'une élection à l'autre, y compris dans les régions qui avaient beaucoup voté auparavant, comme la Bretagne.
La Corse, déjà très abstentionniste en 2017, a vu cette tendance accélérer : sur la majorité de l'île, la participation a chuté sous les 50%. Dans les Outre-Mer, l'abstention est restée écrasante en Guadeloupe et en Martinique, où la moitié aux trois quarts des électeurs ont refusé de voter, malgré un léger mieux dans certaines zones.