Centenaire de l'Armistice : les 3 absences remarquées de Donald Trump

Publié le 11 novembre 2018 à 18h29

Source : 11 Novembre le centenaire 1914 - 1918

DIPLOMATIE - Le président américain a joué au chat et à la souris avec les organisateurs du centenaire de l'Armistice, ce week-end à Paris. À trois reprises, Donald Trump a brillé par son absence, justifiée par des raisons allant de la météo à la sécurité.

Si le centenaire de l'Armistice a permis la réunion de plus de 70 chefs d'Etat et de gouvernement à Paris ce week-end, il y a parfois eu un absent de taille. Donald Trump s'est ainsi défilé à trois reprises au cours de ce week-end commémoratif, avançant des raisons aussi variées que la météo ou la sécurité pour s'en justifier. Sans être pour autant le seul chef d'Etat à briller par son absence. 

Acte 1 : l'hélicoptère et les rafales de vent

Le premier faux bond de Donald Trump est aussi celui qui a été le plus critiqué. Attendu au cimentière américain du Bois Belleau, dans l'Aisne, le 10 novembre, le président et la première dame ont annulé leur venue à la dernière minute "pour des raisons de programme et de logistique liées au temps", a justifié la Maison-Blanche. Et pour cause, le couple présidentiel devait se rendre avec son hélicoptère "Marine One" sur ce site, et la pluie ainsi que les rafales de vent les en auraient empêchés. Pourtant, ont observé plusieurs commentateurs, l'absence du chef d'État américain a de quoi surprendre car seules quelques averses étaient prévues, et les rafales de vent ne devaient pas excéder 40 km/h.

Le site du Bois Belleau, qui se trouve à une heure de route de Paris, compte notamment une nécropole, sous concession américaine depuis 1922, la statue d'un Marine et un musée de la Mémoire, qui rendent hommage aux 7876 morts, blessés et disparus américains qui ont repoussé une offensive allemande en mai 1918. Pour beaucoup, l'absence de Donald Trump dans ce lieu hautement symbolique, relève plus du manque de respect et de la désinvolture que de la contrainte logistique. L'ancien conseiller de Barack Obama, Ben Rhodes, a notamment affirmé qu'il existe "toujours une option en cas de pluie. Toujours". Et de nombreux adversaires de Donald Trump n'ont pas manqué de soulever le contraste entre le courages des soldats américains morts au bois Belleau et le "no-show" du président. Au premier rang desquels l'ancien secrétaire d'Etat John Kerry.

Acte 2 : en limousine blindée sur les Champs Élysées

Au lendemain de cette absence remarquée, Donald Trump décide de zapper la marche des chefs d'États étrangers sur les Champs-Élysées, qui précédait la cérémonie principale de commémoration du Centenaire. Et ce pour des raisons de "sécurité", explique l'Élysée. Le président américain a préféré rejoindre ses homologues une fois qu'ils étaient assis dans la tribune située à proximité de l'Arc de triomphe. Et il s'y est rendu à bord de sa limousine blindée, "The Beast". 

Cette fois, le chef d'État américain n'était pas le seul à refuser de marcher en compagnie des autres dignitaires étrangers. Sans surprise, le président russe Vladimir Poutine et le premier ministre israélien Benjamin Nétanyahu ont également boudé cette marche pour se rendre directement sur les gradins.

VIDÉO - Donald Trump et sa femme Melania Trump arrivent de leur côtéSource : 11 Novembre le centenaire 1914 - 1918

Acte 3 : pas de Forum sur la paix

C'est la dernière absence remarquée de Donald Trump. Le président américain a préféré se rendre au cimetière américain de Suresnes (Hauts-de-Seine) plutôt qu'au Forum pour la paix organisé à Paris jusqu'à mardi, et auquel s'est rendu, entres autres, Vladimir Poutine. Cérémonie où, cette fois, le milliardaire s'est tenu sous la pluie.

Faut-il y voir un message politique de la part du chef d'État américain ? Peut être, car le "Forum de Paris sur la paix" se veut une ode au multilatéralisme si vilipendé par Donald Trump. "Le but est de dire qu'il y a des tas de forces dans le système international - les Etats, des ONG, des fondations, des intellectuels, des entreprises et d'autres qui estiment qu'il faut un monde de règles, un monde ouvert et un monde multilatéral et il faut que ce monde se regroupe et se défende", avait expliqué Justin Vaïsse, un historien membre de l'équipe d'organisation du forum à l'AFP. Une conception aux antipodes de la diplomatie transactionnelle et bilatérale défendue par Donald Trump.

Réagissant à cette ultime absence, l'Élysée ne polémique pas et insiste sur le fait que Trump soit resté 48 heures en France. Pour la présidence, la présence de Trump à Suresnes s'explique par le fait que "Veteran's day" a lieu le 11 novembre au États-Unis. D'autant plus que le président américain a "entendu le message" de son homologue français le matin, assure le château.


La rédaction de TF1info

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