Emmanuel Macron réélu pour un second mandat de président de la République

Pourquoi tire-t-on 21 coups de canon à la fin de l’investiture du Président de la République ?

par Julie BERNICHAN
Publié le 6 mai 2022 à 19h35, mis à jour le 6 mai 2022 à 21h42
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Source : JT 20h WE

Ce samedi 7 mai, 21 coups de canon seront tirés depuis l’esplanade des Invalides à la fin de l'investiture d'Emmanuel Macron.
D’où vient cette pratique aussi incontournable qu’une poignée de mains entre les présidents ?

Du général de Gaulle à Nicolas Sarkozy, la pratique est ancrée dans la Ve République. À la fin de la cérémonie d’investiture, le nouveau chef de l’État se rend sur la terrasse du parc de l’Élysée, où il reçoit les honneurs militaires de la Garde Républicaine. Au même moment, 21 coups de canon tirés à blanc résonnent depuis le parvis de l'Hôtel national des Invalides. Symbole de l’intronisation du président élu démocratiquement, cette pratique est en fait un héritage de la monarchie.

Un héritage des 101 coups royalistes

Sous l’Ancien Régime (de 1515 à 1789), 101 coups de canon étaient tirés pour annoncer la mort d’un roi et l’intronisation de son successeur. En 1958, au début de la Ve République, le général de Gaulle a décidé de garder cette coutume mais a choisi de la modifier quelque peu. Les 101 coups royalistes se transformèrent alors en 21 tirs républicains. 

Pourquoi 21 ? Personne n’en est vraiment sûr mais la théorie la plus probable est liée à l’histoire de la marine. Au XIVe siècle, les bateaux de guerre avaient pris l’habitude de vider leurs canons, soit sept tirs puisqu'ils disposaient de sept canons, lorsqu’ils entraient dans un port. Ils annonçaient ainsi leur venue mais, surtout, prouvaient qu’ils ne voulaient pas se battre. D’autres y voient une référence à la tradition judéo-chrétienne où Dieu créa le monde en sept jours. Quoiqu’il en soit, l’évolution des techniques a permis aux bateaux de tirer trois coups de canon pour chaque coup tiré en mer. Et c’est là qu’on arrive à la fameuse formule 7 x 3 = 21.

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Depuis le début de la Ve République, deux présidents à avoir refusé de se prêter au jeu de ces coups de canon. François Mitterrand, d’abord, en 1988 et Jacques Chirac, ensuite, en 2002. Mais les deux chefs d’État venaient d’être réélus et se succédaient donc à eux-mêmes. 

Depuis que Nicolas Sarkozy a renoué avec la coutume monarchique en 2007, deux canons du musée de l’Artillerie de Draguignan (Var) sont amenés vers Paris à l’occasion de l’investiture. Un peu de poudre et une explosion plus tard, la détonation sonne le début d’un nouveau quinquennat.


Julie BERNICHAN

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