Chaos au Stade de France : Gérald Darmanin garde "toute la confiance" d'Emmanuel Macron... mais concentre les critiques de l'opposition

Maëlane Loaëc (avec AFP)
Publié le 1 juin 2022 à 15h30

Source : JT 20h Semaine

Depuis le fiasco survenu samedi soir au Stade de France, le ministre de l'Intérieur essuie une pluie de critiques.
Mais la porte-parole du gouvernement a assuré que le chef de l'État "soutenait totalement" Gérald Darmanin.
Selon nos informations, il n'aurait tout de même pas échappé à un "probable" recadrage.

Sous le feu des critiques suite aux débordements survenus samedi lors de la finale de la ligue des Champions au Stade de France, Gérald Darmanin n'en garde pas moins le soutien d'Emmanuel Macron. À quelques heures de son audition au Sénat, aux côtés de sa collègue en charge des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, le ministre de l'Intérieur conserve "toute la confiance" du chef de l'État. "Le président de la République n'a pas eu besoin de rappeler qu'il soutenait totalement son ministre de l'Intérieur", a assuré la porte-parole Olivia Grégoire mercredi, au sortir du Conseil des ministres. 

Quand beaucoup dans l'opposition doutent après ces incidents de la capacité de la France à organiser des événements sportifs majeurs à un an du Mondial-2023 de rugby et à deux ans des Jeux olympiques à Paris, l'Élysée s'est montré très confiant. "Est-ce que la France est un grand pays capable d'accueillir des grandes manifestations sportives internationales ? Oui et quatre fois oui", a martelé la porte-parole.

Gérald Darmanin appelé à "monter au créneau lundi matin"

Sans mettre son ministre en porte-à-faux, Emmanuel Macron a tout de même mis la pression sur son gouvernement ce mercredi, qui a esquissé un début de mea culpa. "On aurait sûrement pu faire mieux", a concédé Olivia Grégoire. Le chef de l'État a réclamé à ses ministres "la transparence, la lumière sur les faits, des pistes pour que ça ne se reproduise plus, et de la réactivité". La demande relèverait même d'une "obsession" pour lui, bien qu'il ait appelé à "garder un peu de sang froid, même si les choses sont à améliorer".

Tout juste reconduit à la tête de la Place Beauvau, Gérald Darmanin essuie de nombreuses attaques de l'opposition, qui l'accuse d'avoir mobilisé un système de sécurité défaillant et d'avoir menti sur les raisons derrière ce fiasco. Marine Le Pen a dénoncé "des faits sont gravissimes" et fustigé "le mensonge du ministre est gravissime". 

"Dans n'importe quelle démocratie, face à un fiasco pareil (...) il (le ministre de l'Intérieur, NDLR) devrait de lui-même considérer qu'il doit partir", a accusé sur France 2 la finaliste d'extrême droite à la présidentielle.

En pointant une "présence surnuméraire" de supporters anglais et "le mal racine" d'un système massif de faux-billets, il a peiné à convaincre. Tout comme Amélie Oudéa-Castéra, le ministre de l'Intérieur sera "sous le feu de questions nourries et précises", selon la porte-parole, des commissions des Lois et de la Culture du Sénat à partir de 17h.

Si le chef de l'État a réaffirmé son soutien à son ministre, ce dernier n'aurait toutefois sans doute pas échappé au mécontentement d'Emmanuel Macron. Selon un cadre de la majorité contacté par TF1info, il lui aurait demandé de "monter au créneau lundi matin", alors que la polémique enflait déjà, et s'est donc rendu à la réunion organisée d'urgence au ministère. Mais lors de son passage dans le 20H de TF1, le ministre n'aurait pas suffisamment assumé la responsabilité du gouvernement et "pas assez rectifié" sa ligne. 

Selon nos informations, un autre proche du gouvernement confirme un "probable" recadrage. Mais s'"il y a maladresse éventuelle d'expression de positionnement" de la part de Gérald Darmanin, "je ne pense pas du tout que le ministre de l'Intérieur soit menacé", poursuit cette source. 


Maëlane Loaëc (avec AFP)

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