INFO OU INTOX - François Fillon n'a pas confirmé, lors de la présentation de son projet à la presse, l'arrivée de Charles Millon dans "son organigramme de campagne", démentant ainsi l'information de l'émission C Politique. Pourtant, le rapprochement entre les deux hommes a bel et bien lieu.
L'émission C Politique avait annoncé ce dimanche soir que Charles Millon, ancien ministre de la Défense, allait rallier le organigramme de campagne de François Fillon.
Info #CPol : Charles Millon rejoint l'équipe de campagne de François Fillon dans l'organigramme dévoilé la semaine prochaine — C Politique (@CPolF5) 12 mars 2017
Une information que le candidat des Républicains n'a pas confirmé lors de la présentation de son projet à la presse, ce lundi à depuis son QG de campagne : "Je parle avec tout le monde, et Charles Millon n'a jamais fait partie de mon organigramme de campagne"
François #Fillon : "je ne confirme pas l'intégration de Charles #Millon à l'équipe de campagne, il n'a jamais fait partie de l'organigramme" — Flore Galaud (@floregalaud) 13 mars 2017
Pourtant, il apparaît évident que ce fondateur de l'UDF s'est rapproché de François Fillon ces dernières semaines. Il a ainsi été aperçu ces derniers jours au sein du quartier général de campagne du candidat. Il était par ailleurs présent au meeting d'Aubervilliers et lors du rassemblement du Trocadéro.
Si l'on ajoute le soutien de Sens Commun, un mouvement très actif contre le Mariage pour tous, le rapprochement Fillon-Millon confirme la volonté du candidat des Républicains de s'appuyer sur des composantes droitières pour animer sa campagne.
L'ancien ministre Charles #Millon à Aubervilliers pour soutenir François #Fillon . pic.twitter.com/z1250gER4f — Guillaume Daret (@GuillaumeDaret) 4 mars 2017
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Le retour en grâce de l'ancien paria ?
Ministre de la Défense du gouvernement Juppé sous Jacques Chirac entre 1995 et 1997 après avoir été député entre 1978 et 1995, Charles Millon, élu UDF, a vu sa carrière politique prendre un tournant en 1998. A l'époque, il cherche à garder la présidence de la région Rhône-Alpes, dans le cadre de l'élection régionale. Mis en ballotage par la gauche, il contribue à la division de l'UDF en pactisant avec le FN pour conserver son poste. 13 vice-présidents du FN sont élus, et Millon devient alors un pestiféré au centre-droit.
Les choses s'aggravent pour lui en 1999, quand le Conseil d'Etat décide d'invalider son élection, après qu'il avait débattu illégalement avec le frontiste Bruno Gollnisch, un échange qui avait précédé le retrait de ce dernier dans la course à l'élection du président, enfreignant ainsi "la régularité du scrutin". L'épisode sera suivi de nouvelles défaites pour la droite régionale, précipitant la victoire du socialiste Gérard Collomb à la mairie de Lyon en 2001.
En 2003, Jacques Chirac avait tenté de lui faire quitter la vie politique locale en lui offrant un poste d'ambassadeur auprès de la FAO, une agence de l'Organisation des nations unies chargée de l'agriculture et de l'alimentation, en échange de son retrait de la vie politique. En septembre 2008, après dix ans de purgatoire, Charles Millon avait échoué à se faire élire sénateur dans l'Ain. A 71 ans passés, la campagne de 2017 lui permettra-t-elle de solder les comptes du passé ?