Chevènement-Dupont-Aignan : pas de mariage en vue (malgré les apparences)

Publié le 28 août 2015 à 12h22
Chevènement-Dupont-Aignan : pas de mariage en vue (malgré les apparences)

ON SE RAPPROCHE MAIS PAS TROP - L'ancien ministre Jean-Pierre Chevènement est l'invité d'honneur samedi de l'université d'été de Debout la France, le parti souverainiste de Nicolas Dupont-Aignan. Si ce dernier y voit un rapprochement symbolique entre "patriotes" de gauche et de droite, l'entourage du "Che" refroidit l'ambiance.

Nul ne peut apprivoiser le "Che". Le ministre qui, sous François Mitterrand, préférait démissionner plutôt que "fermer sa gueule", compte bien profiter longtemps encore de sa "liberté de parole" retrouvée depuis sa démission du MRC, parti qu'il a fondé, en juin dernier .

On aurait pourtant cru Jean-Pierre Chevènement, 76 ans, marié avant l'automne. Le plus emblématique des souverainistes de gauche est en effet l'invité samedi de l'université d'été de Debout la France, la formation du souverainiste (de droite) Nicolas Dupont-Aignan, candidat aux régionales en Ile-de-France . Une présence "symbolique", s'enthousiasme ce dernier auprès de metronews, y voyant "le passage d'une relation privée de longue date à une relation publique". "NDA", qui rêve depuis des lustres d'une synthèse avec les gaullistes de gauche, reste pourtant prudent. "Il ne faut pas sous-estimer ni surestimer cette rencontre. C'est un dialogue assumé entre un patriote de la rive gauche, et un autre de la rive droite".

Une "expertise" et puis s'en va

Or avec le "Che", la prudence semble plutôt bonne conseillère. Contacté par metronews à propos de cette rencontre, son entourage passe tous les espoirs d'union à la douche froide. "Ce n'est pas un ralliement, et sûrement pas avec Debout la France, tranche un conseiller. Jean-Pierre Chevènement viendra conclure un débat sur l'école en tant qu'ancien ministre de l’Education nationale. Il donnera son expertise sur ce sujet". D'ailleurs, précise-t-on, il était vendredi au côté de Jean-Pierre Raffarin (Les Républicains) pour parler de la Chine, et sera à la Fête de l’Huma en septembre, avec le Front de gauche, pour parler de la Russie.

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Le rapprochement de Jean-Pierre Chevènement et de la droite n'est pourtant pas un mirage. En juin, l'ex-ministre avait appelé à un "dialogue" avec "tous ceux qui souhaitent une alternative républicaine, de Mélenchon à Dupont-Aignan". Une ouverture qui avait justement précipité son départ du MRC, pas vraiment sur la même ligne. "Lors des Européennes de 2014, nous avions failli faire une liste commune, assure Nicolas Dupont-Aignan, mais Jean-Luc Laurent [patron du MRC, ndlr] avait torpillé ce rapprochement. Sur l'école publique, la sécurité, l'économie, l'euro, il n'y a pas entre nous l'ombre d'une différence. Nous sommes patriotes tout court."

"Un jour, nous gouvernerons ensemble"

NDA y croit toujours : "tout le monde ressent aujourd'hui en France un vrai problème d'impuissance politique. Les décisions ne se prennent plus au niveau national. Il est normal que tous les patriotes se rapprochent, puisqu'un jour nous gouvernerons ensemble".

Avec un bémol toutefois : le patron de Debout la France ne voit pas de dialogue possible avec le Front de gauche. "Avec les électeurs, oui, mais pas avec les dirigeants. Mélenchon est prisonnier de son sectarisme". Jean-Pierre Chevènement pourra faire passer le message à la Fête de l’Huma.


Vincent MICHELON

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