POLITIQUE – A peine rangés les drapeaux du congrès "fondateur" des Républicains samedi à Paris, le parfum familier de l'UMP est revenu flotter dans l'air dimanche, quand les hostilités ont repris entre les candidats déclarés ou putatifs à la primaire de 2016.
La photo de famille aura très vite jauni. Au lendemain de la kermesse sarkozyste porte de la Villette à Paris, au cours de laquelle quelques milliers de militants et les ténors de l'ex-UMP ont célébré, à grand renfort de trémolos dans la voix et d’envolées lyriques, leur "renaissance" sous le nom des "Républicains", les couteaux ont été ressortis du placard dès dimanche.
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En fait de "nouveau départ", le congrès semble en effet avoir plutôt sonné le début des franches hostilités entre les postulants à la primaire de 2016. Alain Juppé a ainsi repris l'offensive, dimanche matin sur Europe 1. Jouant le jeu du rassemblement samedi malgré les huées, le maire de Bordeaux avait néanmoins glissé dans son discours que "notre société a besoin d'apaisement, et non pas de revanche". Appelé dimanche à commenter le discours ultra-offensif de Nicolas Sarkozy envers la gauche en clôture du congrès, il a pu expliciter sa pensée, en pointant "un certain vocabulaire qui fait un peu trop monter la pression, qui attaque les personnes".
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NKM fustige "la résurgence" de l'UMP
Également restée très sage samedi – tout engoncée qu'elle était dans son rôle de préparatrice des nouveaux statuts du parti, validés la veille par le vote des militants - Nathalie Kosciusko-Morizet s'est également moins retenue le lendemain. Revenant sur l’affaire des sifflets (dont François Fillon a aussi fait les frais), la numéro deux du parti a regretté : "C'est la résurgence de l'ancien parti". Et voilà pour la refondation qui devait tout changer. Surtout, NKM a rappelé : "A partir du moment où il y a une primaire, ce sont les Français qui vont trancher". Serait-ce parce qu'elle sera bientôt concernée ? Selon le
Journal du Dimanche
, elle serait en effet sur le point de quitter sa fonction au parti, afin de reprendre sa liberté de parole. La première étape vers une candidature pour la primaire, qui fait de moins en moins mystère.
Car, républicaine ou UMP, la primaire est bien l'unique l'objectif que tout le monde a en tête. Et là encore, c'est Alain Juppé qui est reparti à l'assaut dimanche, ne cachant pas sa méfiance à l'égard de l'ex-Président. Au cas où celui-ci, comme ont pu le laisser croire certaines de ses attitudes à la porte de la Villette, se sentirait déjà investi pour 2017, le maire de Bordeaux a prévenu qu'il était "déterminé à gagner". Et qu'il ne jouerait le jeu d'un match interne que "si ça se passe bien, si les primaires sont transparentes (...), si c'est bien des primaires de la droite et du centre".
Qu'en pense le principal intéressé ? Invité dimanche soir sur le plateau du JT de France 2, Nicolas Sarkozy a "regretté" les sifflets de la veille. Avant d'esquiver les attaques : "Le moment des primaires viendra en septembre 2016. D'ici là, il y a les souffrances des Français. Il a fallu gagner les élections départementales, il y a les élections régionales qui viennent, je ne rentrerai pas dans ce jeu-là". En attendant, le Républicain en chef a bien fait de profiter de sa journée samedi : il savait, tout comme ses adversaires, qu'il ne perdait rien pour attendre.
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