Chômage : Michel Sapin avait raison de ne "s'attendre à rien"

par Nicolas VANEL
Publié le 26 février 2014 à 18h32
Chômage : Michel Sapin avait raison de ne "s'attendre à rien"

EMPLOI - Le nombre de demandeurs d'emploi sans activité a continué à grimper en janvier, atteignant un niveau record de 3,31 millions, selon les nouvelles données publiées mercredi soir. Le ministre du Travail Michel Sapin, qui avait dit "ne s'attendre à rien" à propos de ces chiffres, se contente désormais d'affirmer vouloir "moins de chômeurs à la fin de l'année".

Michel Sapin était apparu résigné mercredi, affirmant ne "s'attendre à rien (..) ni dans un sens ni dans l'autre", à quelques heures de la publication des nouveaux chiffres du chômage. Le ministre du Travail a eu raison de se montrer prudent. Après le rendez-vous manqué de décembre, qui avait enregistré 10.200 demandeurs d'emplois supplémentaires en métropole et acté l'échec de l’inversion de la courbe du chômage promise par François Hollande, le nombre de demandeurs d'emploi sans activité a continué à grimper, avec 8.900 nouveaux inscrits à Pôle emploi (+0,3%), pour atteindre le niveau record de 3,31 millions. En incluant les chômeurs ayant eu une activité réduite (+ 23.600 en janvier, soit + 0,5%), 4,92 millions de demandeurs d'emploi étaient recensés fin janvier, du jamais-vu.

Aujourd'hui, Michel Sapin se contente d'affirmer vouloir "moins de chômeurs à la fin de l'année" 2014. Un objectif que le gouvernement entend atteindre sans modifier son action. "On ne changera rien à la politique de l'emploi", a ainsi affirmé mercredi le ministre, qui compte donc sur les dispositifs mis en place ces derniers mois. En premier lieu : les emplois aidés. 50.000 nouveaux emplois d'avenir doivent être signés au cours de l'année, après 100.000 en 2013. 70.000 chômeurs devraient en outre bénéficier cette année du plan prioritaire de formations, contre 30.000 l'an dernier. Enfin, le Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) devrait également peser positivement sur la création d'emplois dans les mois à venir.

Bruxelles revoit ses prévisions de croissance à la hausse

Mais comme l'a rappelé Michel Sapin, ces mesures ne peuvent avoir qu'un effet limité en l'absence d'"un deuxième moteur : la croissance". Selon les économistes, 1,5% de croissance minimum est en effet requis pour relancer l'emploi afin de compenser le simple effet mécanique de la démographie en France.

Or, le gouvernement ne prévoit pour cette année qu'une progression du PIB de 0,9%, identique aux prévisions du FMI. Largement insuffisant, donc, pour absorber le flux de nouveaux entrants sur le marché du travail. La prévision de Bercy s'avère néanmoins prudente. Ainsi, mercredi, Bruxelles a revu à la hausse ses propres prévisions et table désormais sur une croissance de 1,2% pour la zone euro en 2014 (1% pour la France), contre 1,1% jusqu'à présent. Dans ces conditions, la Commission européenne estime que le chômage en France devrait atteindre 11% cette année. Un niveau record qu'elle devrait conserver en 2015.


Nicolas VANEL

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