MUNICIPALES - Installé au conseil municipal depuis vendredi dernier, un élu FN de Clermont-Ferrand a été rapidement rattrapé par son passé. En 1979, il avait été l'auteur d'une fusillade mortelle qui lui avait valu d'être interné en hôpital psychiatrique.
Son lourd secret aura finalement éclaté au grand jour. Eric Assad, un conseiller municipal du Front national élu le 30 mars dernier à Clermont-Ferrand, avait été l'auteur d'une fusillade mortelle à Belle-Ile-en-Mer, il y a 35 ans. Déclaré irresponsable de ses actes, il avait été interné durant sept ans en hôpital psychiatrique. Ce passé, qu'il a toujours caché à son parti, a finalement été révélé par le quotidien local La Montagne ce vendredi.
C'est en décembre 1979 que l'actuel élu frontiste a commis cet acte meurtrier. Agé de 24 ans, il travaille alors comme infirmier psychiatrique à Belle-Ile-en-Mer (Morbihan). En proie à une déception amoureuse, il ouvre le feu dans la rue, tuant un étudiant en droit de 23 ans et blessant grièvement un quinquagénaire. Un boucher de 19 ans, sorti de sa boutique, est lui blessé à coups de crosse, raconte le journal.
Trois semaines plus tard, un rapport d'expertise médico-légale conclut que l'agresseur était "en état de démence au moment des faits". La justice le déclare donc irresponsable de ses actes et le préfet du Morbihan exige son internement en hôpital psychiatrique. Dont il s'évadera durant un an, avant de revenir. Il finit par recouvrer sa liberté en 1987.
Peut-il rester élu FN ? "La question se pose"
Si le casier judiciaire d'Eric Assad ne porte aucune trace de ces faits, conformément à ce que prévoit la loi, l'élu de Clermont-Ferrand a menti à ce sujet. Il a en effet nié être l'auteur de ces faits à La Montagne, renvoyant à un "homonyme". "Ce n'est pas du tout moi", "j'étais en Grèce depuis 1978 et jusqu'en 1991", a-t-il affirmé, démentant aussi avoir engagé dans cette affaire une procédure devant la cour européenne des droits de l'Homme, qui porte pourtant son nom et une domiciliation à Clermont-Ferrand. Contactés par le quotidien, les responsables FN locaux, comme les cadres nationaux, assurent ne pas être informés de cette affaire.
Selon nos informations, l'homme aurait pourtant fini par avouer ce crime. Joint par metronews, l'avocat du parti frontiste, Wallerand de Saint-Just, souligne "la difficulté" de cette affaire. "Il y a des aspects très humains, il a voulu cacher cette affaire pour recommencer une nouvelle vie", remarque l'élu FN avant de préciser : "En plus il n'a pas été condamné puisqu'il a été déclaré irresponsable". Mais dans ces conditions, Eric Assad peut-il représenter ses électeurs au conseil municipal ? "La question se pose, mais moi je ne l'ai pas résolue", nous confesse Wallerand de Saint-Just. D'ici à ce que le parti tranche cette épineuse interrogation, Eric Assad pourra donc continuer à siéger.
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