LCI et TF1 consacre une émission exceptionnelle ce lundi aux propositions des candidats de la présidentielle face au conflit ukrainien.À cette occasion, TF1info revient sur les changements de classement dans les sondages depuis le début de l'invasion russe, qui a percuté la campagne.
L'offensive russe en Ukraine n'a pas seulement bouleversé le planning politique de la campagne présidentielle, en retardant l'entrée en campagne du président actuel Emmanuel Macron, elle a aussi laissé sa marque dans la course des candidats à l'Élysée. Le contexte de guerre a fait évoluer la position dans les sondages pour une bonne partie d'entre eux, et modifié certains rapports de force.
À l'occasion d'une émission exceptionnelle réussie les huit principaux prétendants ce lundi 14 mars sur TF1 et LCI, "La France face à la guerre", TF1info fait le point sur les conséquences d'un peu moins de trois semaines de conflit sur le cours de la campagne présidentielle, à l'aide de notre baromètre quotidien Ifop Fiducial/LCI-Paris Match-Le Figaro.
Emmanuel Macron creuse l'écart
Le contexte de guerre a indubitablement permis à Emmanuel Macron de se tailler une avance encore plus confortable vis-à-vis de ses concurrents, bien qu'il se soit déclaré officiellement candidat sur le tard. Au mercredi 23 février, à la veille du déclenchement de l'invasion russe survenue jeudi à l'aube, le président sortant caracolait déjà en tête de classement, avec 25% d'intentions de votes. Désormais, il en rassemble 31%, selon le dernier sondage en date de ce lundi, un score qu'il n'avait encore jamais atteint ces dernières semaines, se hissant tout au plus à 26% depuis début janvier.
L'actuel président a aussi légèrement confirmé son avance dans les scénarios d'un second tout l'opposant aux adversaires les mieux placés pour l'heure, à savoir ceux de droite ou d'extrême droite. Juste avant le début de la guerre, le sondage le donnait gagnant avec 55,5% des voix dans le cas d'un affrontement au second tour avec Marine Le Pen, comme ce fut le cas en 2017. Selon le sondage de ce lundi, ce score grimperait désormais à 58%.
Dans le cadre d'un scénario d'un face-à-face avec Valérie Pécresse, il l'emporterait avec 63% des suffrages, contre 58% selon le sondage juste avant le début de la guerre. S'il était opposé à Eric Zemmour, il arracherait la victoire en récoltant 66% des voix, un chiffre qui a bien progressé depuis les 61,5% dont il était crédité le 23 février.
À droite, Marine Le Pen se détache, Eric Zemmour et Valérie Pécresse à la peine
Du côté des candidats de l'extrême-droite, Marine Le Pen tire toutefois son épingle du jeu et un rapport de force se dessine à nouveau depuis le début de l'invasion russe. À la veille du début de la guerre en Ukraine, Eric Zemmour dépassait très légèrement la candidate RN, se hissant à 16% d'intentions de vote, contre 15,5% pour son adversaire. Désormais, Marine Le Pen le distance de plusieurs pourcents : elle en réunit 18%, contre 13% pour l'ancien polémiste.
Les deux prétendants étaient pourtant au coude-à-coude pendant une semaine avant le début de la guerre. Depuis une chute aux alentours de 11,5% à la mi-janvier, le chef du parti Reconquête! avait ensuite progressivement atteint le score de son adversaire, qui creuse à présent l'écart. Si tous deux ont été critiqués pour leurs accointances passées avec le régime de Vladimir Poutine, ces accusations semblent surtout porter préjudice à la campagne du polémiste, qui s'essouffle depuis le début de l'invasion russe.
Idem pour la candidate des Républicains Valérie Pécresse. Mi-janvier, elle dépassait furtivement Marine Le Pen, avec 17% d'intentions de vote, un résultat qui s'est légèrement érodé pour atteindre au 23 février 14,5%. La dégringolade s'est accélérée ces dernières semaines : son total a fondu à 11% ce lundi, signe également d'une campagne fragilisée depuis le début du conflit sur le front ukrainien.
À gauche, Jean-Luc Mélenchon confirme son avance, mais le classement évolue peu
À gauche en revanche, l'invasion russe a peu rebattu les cartes du jeu, mais elle a confirmé l'avance de Jean-Luc Mélenchon, qui continue de distancer ses nombreux adversaires mais reste stable dans les sondages. Et ce, malgré les critiques des autres candidats de sa famille politique quant à ses positions sur l'offensive russe, le chef de file des Insoumis se disant toujours "non-aligné". Il récolte 11,5% des intentions de vote d'après l'enquête publiée ce lundi, soit tout autant qu'à la veille de l'invasion russe. Mais il dépasse désormais la candidate de droite Valérie Pécresse.
Quant aux autres prétendants à l'Élysée de gauche, ils n'ont pas décollé dans les sondages et se maintiennent aux mêmes scores. Au 23 février, le chef des écologistes Yannick Jadot rassemblait 5,5% des intentions de vote, une moyenne dont il ne se départit pas depuis le début de l'année. Ce lundi, son résultat est légèrement en deçà, à hauteur de 5%. Le candidat communiste Fabien Roussel poursuit de son côté sa progression : lui qui partait avec 2% d'intentions de vote début janvier, il en cumulait 4,5% avant la guerre, et s'est maintenu à ce résultat dans le sondage de ce lundi. Quant à la candidate du PS Anne Hidalgo, elle plafonne toujours à 2% des intentions de vote, malgré une légère embellie aux alentours de 3% les 3 et 4 mars, retrouvant alors ses scores du mois de janvier.
Du côté des plus petits candidats, leur classement a également très peu évolué depuis le début du conflit. Au 23 février, Nicolas Dupont-Aignan montait à 2% des intentions de vote, Jean Lassalle 0,5%, tout comme Philippe Poutou et Nathalie Arthaud. Désormais, Jean Lassalle se hisse à 2%, Nicolas Dupont-Aignan et Philippe Poutou 1%. Nathalie Arthaud ne récolte quant à elle aucune intention de vote ce lundi.
Quant à la part de citoyens qui souhaitent aller voter, il faut noter que l'abstention a très légèrement reculé : elle était estimée à 33% au 23 février, contre 30% ce lundi. Lors de l'élection présidentielle de 2017, environ 22% des électeurs ne s'étaient pas rendus aux urnes lors du premier tour, et 25% au second.