Communication verrouillée : la presse étrille Emmanuel Macron avant son déplacement au Mali

Publié le 19 mai 2017 à 8h07
Communication verrouillée : la presse étrille Emmanuel Macron avant son déplacement au Mali

ELYSÉE - La communication verrouillée du nouveau président Emmanuel Macron est critiquée vendredi par la presse, qui estime que cela n'empêchera pas les "clashs" au sein de la nouvelle équipe gouvernementale.

Pour son premier déplacement à l’étranger, Emmanuel Macron a décidé de se rendre ce vendredi au Mali. Un déplacement source de tensions entre le chef de l’Etat et les journalistes chargés de son suivi. En cause : la décision prise par l’Elysée de choisir ceux qui sont autorisés à accompagner nouveau président. 

Plusieurs sociétés de journalistes ont protesté jeudi, dans une lettre ouverte. "La communication de l'Elysée est très verrouillée pour éviter le moindre faux pas avant des législatives cruciales", explique le quotidien économique Les Echos. Chaque ministre "est donc prié de mettre en œuvre la feuille de route qui lui a été assignée, en observant de strictes règles de confidentialité, de discipline et de solidarité", note de son côté Gaëtan de Capèle dans Le Figaro, y voyant un "minimum vital pour restaurer une autorité présidentielle réduite en miettes au cours des dernières années".

Premier Conseil des ministres à l’Elysée avec une communication contrôléeSource : JT 20h Semaine

"Clash en stock à l'Elysée"

"En marche (vers les législatives) mais silence dans les rangs", tacle Michel Guilloux dans L'Humanité : "qu’aucune tête ne dépasse, qu’aucune fausse note ne vienne troubler la partition, que rien ne vienne contrarier un tant soit peu la manière absolutiste qu’entend donner l’heureux élu à son règne". D'après Le Monde, le nouveau président "poursuit sur sa lancée" de la campagne autour du triptyque "transgression - renouvellement - expertise : quand on a trouvé la martingale gagnante, il serait absurde d'en changer".

Certes, "ce quinquennat s'ouvre sous le règne d'une communication ultra contrôlée", note Laure Bretton dans Libération. Mais le "premier plat servi à la table du Conseil des ministres" est "une assiette de couleuvres", ajoute Laurent Joffrin dans son éditorial de Libé. "Celles que les impétrants venus d’ailleurs sont bien forcés d’avaler s’ils veulent adopter le régime macronien". "Notre-Dame-des-Landes, Ceta, CSG...": Libération fait la liste des "points de friction (qui) ne devraient pas manquer au sein du nouveau gouvernement". D'où le titre de une : "Clash en stock à l'Elysée".

Outre ce déplacement au Mali, la presse a également été échaudée par l’accueil reçu jeudi à l’Elysée pour le premier Conseil des ministres. Les médias ont été priés jeudi de quitter la cour d'honneur de l’Élysée avant la sortie du Conseil. "C'est n'est pas du tout pour verrouiller la communication", a assuré le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner… avant de préciser que le président Macron exige des ministres "confidentialité" et "discipline".


Thomas GUIEN

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TF1 Info