Conférence de presse de François Hollande : la riposte tranquille

Publié le 18 septembre 2014 à 21h30
Conférence de presse de François Hollande : la riposte tranquille

ELYSEE - Pour sa quatrième conférence de presse depuis le début de son quinquennat, François Hollande a affiché jeudi une sérénité à toute épreuve. Retour sur ce qu'il faut retenir de ce rendez-vous.

Comment se comporter en pleine tempête ? Il y a la manière offensive, adoptée par Manuel Valls mardi à l'Assemblée. L'annonce choc peut aider mais le Président avait déjà abattu cet atout en janvier, avec le pacte de responsabilité. Face à l'adversité, d'autres s'en prenaient aux médias. Rien de tout cela jeudi. Pour sa quatrième conférence de presse depuis 2012, celle de sa mi-mandat, François Hollande a fait du pur François Hollande : il a joué la carte confiance.

Histoire de se placer d'emblée au-dessus de la mêlée intérieure, le chef de l'Etat démarre par les sujets internationaux. Limitant à ce domaine les quelques annonces du jour. En Irak : "Ce matin, j'ai réuni un conseil de Défense pour accorder un soutien aérien". En Afrique : "Je viens de décider d'installer un hôpital militaire en Guinée" pour aider à la lutte contre le virus Ebola. A l'Est, rien de nouveau mais une confirmation : il n'y aura pas de livraison de Mistral à Moscou tant que le cessez-le-feu en Ukraine n'est pas respecté.

"Je ne me mets pas à l'abri"

Mais François Hollande sait que ses soucis ne se trouvent pas là-bas : il sont en France. Passant aux questions qui fâchent , le Président entreprend donc de les désamorcer une par une. La mauvaise situation économique ? "Les résultats tardent à venir, je le sais, je le vois, ils viendront", assure-t-il, ajoutant comme pour lui-même : "Je l'espère, avant 2017". Quoi qu'il en soit, promet-il, il n'y aura plus de hausses de l'impôt sur le revenu, ni de la TVA. Sur l'idée, suggérée par lui-même dans un livre en 2006, d'une "vérification démocratique au milieu de la législature" : "Je considère que cette vérification a été faite. S'il n'y avait pas eu la confiance ( mardi à l'Assemblée , ndlr), alors le peuple aurait été appelé à renouveler l'Assemblée nationale."

Quand vient le "moment Trierweiler", François Hollande liquide sans bavure. Profitant que la journaliste ayant abordé le sujet avait ravi le micro à un confrère, il renvoie dans les cordes ses manières et sa question. Le retour annoncé de Nicolas Sarkozy , lui, est évacué d'une flèche : "Il ne m'appartient pas, comme Président de la République, de commenter les éventuelles déclarations de candidatures à la présidence d'un parti." Enfin, à une journaliste lui demandant pourquoi il n'avait pas de parapluie lors de son déplacement à l'île de Sein, qui s'était soldé par une image désastreuse  : "Je ne me mets pas à l'abri." On peut lui reconnaître cela. Reste à démontrer que la sérénité affichée tout au long de ces deux heures peut être contagieuse. Jusqu'ici, François Hollande n'a jamais gagné ce pari.


La rédaction de TF1info

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