Référendum, moratoire, quotas : que proposent les candidats LR sur l'immigration ?

J.F
Publié le 15 novembre 2021 à 13h30, mis à jour le 15 novembre 2021 à 14h28
Référendum, moratoire, quotas : que proposent les candidats LR sur l'immigration ?
Source : AFP

COMPARATIF - Dimanche soir lors de leur second débat, les candidats à l'investiture LR pour la présidentielle ont mis l'accent sur leurs propositions sur l'immigration. Quelles sont-elles ?

A droite toute. Dimanche soir sur BFMTV, lors de leur second débat avant le congrès des Républicains qui aura lieu du 1er au 4 décembre et désignera le candidat de la droite à la présidentielle, les cinq concurrents ont détaillé leurs propositions pour l'immigration. Les différences étant peu nombreuses entre Xavier Bertrand, Valérie Pécresse, Michel Barnier, Eric Ciotti et Philippe Juvin, ils ont tous cherché à se démarquer sur cette question importante aux yeux de leur électorat, et préemptée par l'extrême droite. 

En la matière, la philosophie du président des Hauts-de-France Xavier Bertrand consiste à "décider qui peut s’installer sur son sol et qui doit quitter son sol", et à faire en sorte que l'immigration "réponde" aux besoins de la France et non l'inverse. Dimanche, il a prôné une "baisse de 30% de l'immigration de travail", de 50% pour les étudiants et de "diviser par trois l'immigration familiale", via un "passeport républicain" certifiant une maîtrise du français et le respect des principes "de laïcité, d'égalité" et de "primauté de la loi républicaine"

Au début du mois depuis Calais, il avait promis de réviser par référendum la Constitution pour que, chaque année, "le Parlement fixe des quotas d’immigration". Contre l'immigration clandestine, il avait proposé une "politique de triple frontière". Avec les pays de départs, il avait plaidé pour la "création d’une alliance méditerranéenne" et menacé de priver de visas les pays qui refuseraient de "coopérer". Au niveau européen, il avait souhaité "interdire toute admission" dans l'espace Schengen, et au niveau national il avait défendu une "loi d’urgence migratoire pour un éloignement sécurisé" des clandestins. Il avait suggéré aussi d'expulser "tout étranger condamné à de la prison ferme à l'issue de sa peine" et souhaitait "démanteler les campements de migrants clandestins", comme la "jungle" de Calais. 

Pas d'allocations avant cinq ans pour Pécresse

Dimanche, Valérie Pécresse a plaidé pour "cesser le droit du sol automatique" pour les enfants nés en France. Ce lundi matin sur RMC, la présidente de la région Ile-de-France a proposé de décourager l'immigration en revoyant la politique de distribution des prestations sociales. Elle souhaite par exemple que les immigrés salariés puissent toucher les aides pour lesquelles ils cotisent comme l'assurance-maladie, mais qu'ils ne puissent pas toucher celles financées en dehors des cotisations salariales comme les APL avant 5 ans. 

Le 5 octobre dernier, la présidente de la région Ile-de-France avait présenté un projet de révision constitutionnelle visant à "stopper l'immigration incontrôlée". Sa principale mesure est l'instauration de plafonds maximum annuels d'immigration votés par le Parlement chaque année et répartis selon les zones géographiques et les Etats d'origine. Elle veut privilégier trois types d'immigration - étudiante, regroupement familial et immigration de travail - et propose de soumettre la délivrance des titres de séjour à trois conditions : posséder des "ressources suffisantes" (réhaussées "de 25%"), "maîtriser la langue française" et "respecter la laïcité et les valeurs de la République".

Barnier défend le moratoire

La mesure phare de Michel Barnier est un "moratoire" pendant trois à cinq ans destiné à "mettre un coup d'arrêt" à l'immigration, duquel seraient exclus les étudiants et les demandeurs d'asile. Au lendemain de son élection, il préparerait des règlements pour limiter le regroupement familial, s'attaquer à la fraude, ou encore stopper la régularisation massive de sans-papiers ; et des lois visant à faciliter les expulsions, supprimer l'aide médicale d'urgence et réformer l'asile. Pour appliquer ces lois et ce moratoire, que des jurisprudences nationales ou européennes pourraient bloquer, l'ancien négociateur du Brexit proposera de modifier la Constitution via un référendum organisé en septembre. 

Eric Ciotti a promis dimanche d'"arrêter le regroupement familial" et d'instaurer un "long parcours d'intégration" d'"au moins dix ans" avant toute naturalisation. Le député des Alpes-Maritimes s'est également déjà prononcé pour ne verser "aucune prestation ni aucun droit à la scolarisation des enfants" aux étrangers en situation irrégulière. 

Quant à Philippe Juvin, il repris à son compte la proposition de Valérie Pécresse de ne pas verser d'allocations type RSA et APL aux immigrés sur le sol français depuis moins de cinq ans. Il a plaidé également pour un Schengen 2 entre pays qui sont "favorables à la même politique migratoire".


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