COME-BACK - Fidélité, constance, stature : les adhérents LR, qui désigneront leur candidat pour la présidentielle le 4 décembre prochain, marquent de plus en plus leur préférence pour l'outsider Michel Barnier, au détriment du favori Xavier Bertrand.
Les favoris sortent rarement vainqueurs des primaires internes. Et s’il en était de même le 4 décembre prochain, à l’issue du congrès LR censé désigner le candidat de la droite et du centre pour la présidentielle ? Et si les Républicains préféraient le 3e homme, Michel Barnier, aux deux têtes d’affiche que sont Xavier Bertrand et Valérie Pécresse ? L’hypothèse est de plus en plus probable.
L’ancien négociateur du Brexit est revenu sur la scène politique nationale il y a quelques mois seulement, après des années d'absence. Car il est loin d’être un petit nouveau en politique : Michel Barnier a été député de 1978 à 1993, nommé ministre pour la première fois en 1993, et fut également sénateur, président du Conseil général de Savoie et député européen. "Mais pour certains il apparaît comme nouveau. Il n’arrive pas usé, il n’a pas saturé l’espace médiatique", estime auprès de LCI la députée Brigitte Kuster, l’une de ses conseillères politiques, qui vante un "homme de rassemblement et de consensus, en aucun cas clivant".
"Sa gravité a impressionné"
Selon elle, le regain d'intérêt pour Michel Barnier a débuté "lors de la journée de rentrée des jeunes républicains, et aux journées parlementaires à Nîmes. Beaucoup d'élus ont basculé, convaincus par son engagement. Sa dignité, sa gravité ont impressionné. Petit à petit, il s'impose au sein de sa famille, chez les militants, et auprès de l’appareil qui ne l’avait pas vu venir".
Laisser aux seuls adhérents LR la possibilité de désigner leur candidat pour 2022 - à l'inverse d'une primaire ouverte - pourrait être un énorme avantage pour Michel Barnier. En effet, des trois favoris il est le seul à ne pas avoir quitté le parti. Xavier Bertrand était parti en 2017, et Valérie Pécresse en 2019. Cette dernière a même lancé son propre mouvement, Libres!. "La fidélité au parti est un atout considérable et c’est vrai, ça pèse au yeux des militants", confirme François Cornut-Gentille, député de Haute-Marne.
Une fidélité au parti qui séduit les adhérents
Parmi la dizaine d'adhérents LR interrogés par LCI pour savoir s'ils avaient pardonné à Xavier Bertrand d'avoir quitté LR, la majorité a répondu non, et a indiqué souhaiter voter pour Michel Barnier le 4 décembre prochain. "Je ne voterai pas Xavier Bertrand mais Michel Barnier, qui est resté fidèle à notre famille politique, qui porte la vision la plus ambitieuse des différents candidats", nous a par exemple indiqué Raphaël Chombart, délégué de circonscription LR à Dunkerque.
Luc Foschia, adhérent isérois, nous a confié : "Je voterai Barnier car il a su rester fidèle au parti et son CV européen lui permet d'être franc et courageux sur les questions européennes. Il a également eu le courage d'effectuer une mue politique pour être plus en phase avec les militants de droite et même l'ensemble des Français, notamment sur les questions de souveraineté, d'autorité, de sécurité et d'immigration." Pour Véronique de Miribel, adhérente dunkerquoise, "il a les compétences et la sérénité qui conviennent à la fonction présidentielle".
Une tendance confirmée dans un sondage mené fin septembre par le député Julien Aubert auprès d'un peu plus de 10.000 personnes dont près de 8000 adhérents LR, duquel il est ressorti que Michel Barnier avait la préférence des adhérents du parti. Aussi, ce jeudi 14 octobre France télévisions a publié les résultats d'une consultation auprès des 101 président(e)s de fédérations LR. Là encore, Michel Barnier devance ses concurrents puisqu'il bénéficie de 28 soutiens contre 18 pour Xavier Bertrand et 13 pour Valérie Pécresse (33 personnes ne se sont pas prononcées).
Un déficit de notoriété à combler
Mais dans les sondages, Michel Barnier fait toujours figure de troisième homme, accusant un sérieux retard sur ses concurrents, jusqu'à 10 points de moins que le président des Hauts-de-France. Seul Xavier Bertrand semble en mesure de venir perturber le duel annoncé entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron. "La marge de progression existe, c’est ce à quoi nous nous employons. Ce sera plus facile une fois que les projecteurs seront braqués sur un seul candidat", a confié à LCI Brigitte Kuster.
"Certes, les sondages confirment un déficit de notoriété, mais ce qui me rassure c'est qu'il est apprécié pour sa dimension internationale et présidentielle. Un fois son retard comblé, il sera très fort sur ces items", veut croire François Cornut-Gentille. "Il est peut-être moins connu, mais à chaque fois qu’il est connu il est plus apprécié", conclut la députée de Paris.
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