CRISE SANITAIRE – Emmanuel Macron a défendu ce jeudi le maintien du premier tour des élections municipales, le 15 mars dernier, estimant que "personne" dans la classe politique "n’a pensé à les reporter". Le président de la République a également pris la défense de son ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn, ainsi que de sa gestion des masques.
Une montée au créneau pour justifier ses décisions. Dans un entretien accordé au Point ce mercredi, le président de la République a tenu à défendre sa gestion de la crise du coronavirus, sous le feu des critiques. Emmanuel Macron affirme notamment "assumer totalement" le maintien du premier tour des élections municipales le 15 mars, deux jours avant le confinement. Le chef de l'Etat raconte avoir hésité à reporter les élections avant de décider, le 12 mars, de les maintenir, avis du Conseil scientifique à l'appui. "Si le Conseil scientifique m'avait dit que les maintenir mettrait la santé des Français en danger, je ne les aurais pas maintenues", déclare-t-il.
"J'assume totalement la décision", insiste le président de la République, face aux critiques d'une partie de l'opposition. Il se prévaut d'un consensus sur le sujet : "Le Premier ministre a consulté toutes les forces politiques et personne n'a pensé qu'il fallait les reporter. Il en est de même lorsque je consulte Richard Ferrand et Gérard Larcher", les présidents des deux chambres. "Je ne voulais pas que le pays pense qu'il y avait une manipulation, que les gens puissent se dire que j'avais trouvé là un prétexte pour ne pas les organiser", confie aussi le président de la République.
"Les gens ont sans doute été davantage contaminés ces jours-là dans les bars ou les sorties en plein air que dans les bureaux de vote", estime-t-il encore. Le deuxième tour des municipales prévu le 22 mars avait été reporté. Le gouvernement doit décider sur la base d'un rapport remis le 23 mai s'il aura lieu le 21 juin ou sera encore reporté, à l'automne ou en 2021.
"Je refuse aujourd'hui de recommander le port du masque"
Emmanuel Macron se défend par ailleurs sur la question des masques, dont l'Etat a commandé début avril plus d'un milliard d'exemplaires mais dont de nombreux personnels soignants déplorent le manque. "Dès le début de la crise, nous faisons le choix de gérer la distribution et de prioriser les personnels soignants et les personnes les plus exposées", explique-t-il. "Je refuse aujourd'hui de recommander le port du masque pour tous et jamais le gouvernement ne l'a fait", ajoute-t-il. "Si nous le recommandons, ce serait incompréhensible. Les soignants en souhaitent davantage, c'est normal et c'est bien l'objectif de notre agenda de production que de répondre à cette attente".
"On me fait le procès d'il y a 15 jours, mais moi, sur les stocks, je ne ferai pas le procès de mes prédécesseurs, même si parfois ce serait plus facile", assène encore le chef de l'Etat, tout en soulignant que "nous n'aurons pas tout de suite un retour à la vie normale" après le déconfinement prévu au 11 mai.

"Agnès Buzyn a tout de suite vu le risque"
Au cours de cet entretien, Emmanuel Macron a également pris fermement la défense de son ex-ministre de la santé Agnès Buzyn, en assurant qu'elle avait "tout de suite vu le risque" du coronavirus et qu'il n'y a "pas du tout une polémique" avec elle malgré ses confidences dans la presse. Le 17 mars dans le quotidien Le Monde, juste après le premier tour des municipales, l'ex-ministre et candidate LREM à la mairie de Paris avait provoqué un tollé en décrivant cette élection comme une "mascarade", face au "tsunami" de l'épidémie qui s'annonçait.
Agnès Buzyn avait aussi affirmé avoir alerté le président de la République sur le danger du coronavirus dès le 11 janvier, puis avoir plaidé en mars pour le report du scrutin. Emmanuel Macron assure qu'"on comprend que quelque chose de grave se passe en Chine, au début du mois de janvier, mais on n'en connaît pas la nature. Quand je dis ‘on’, je parle d'Agnès Buzyn, qui voit tout de suite le risque, car elle a une expertise sur le sujet".
"Aucun impact sur la gestion de crise"
"La ministre de la Santé prévient que ça peut mal évoluer, en effet. Elle dit qu'il faut faire attention. Elle prend donc des décisions très rapidement. Elle commande, avec le directeur général de la Santé (DGS), Jérôme Salomon, du matériel à Santé publique France et elle active les agences régionales de santé. Le dispositif sanitaire de crise s'organise et réagit comme il se doit", complète le chef de l'Etat.
Remplacée par Olivier Véran, Agnès Buzyn avait quitté son ministère mi-février pour se lancer dans la campagne de Paris au pied levé, après le renoncement de Benjamin Griveaux en raison de la diffusion d'une vidéo intime. Le président de la République déclare qu'il a refusé de donner suite au souhait de Mme Buzyn de cumuler ses fonctions de ministre avec sa candidature à la mairie de Paris. "Impossible" dans ce contexte. Le chef de l'Etat ajoute ne "pas regretter un instant" le choix d'Olivier Véran, "une personnalité qui a une bonne connaissance du sujet, un médecin". Et d'insister : "Ce sujet n'a donc eu aucun impact sur la gestion de crise."
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