Corse : Emmanuel Macron n'a "pas de tabou" sur l'avenir institutionnel de l'île

par J.F
Publié le 24 février 2023 à 15h31
JT Perso

Source : Sujet TF1 Info

Le président de la République a dit ce vendredi aux élus corses qu'il n'avait "pas de tabou" ni de "solution prédéterminée" sur l'avenir institutionnel de la Corse.
Un changement de statut de l'île pourrait être intégré dans la réforme constitutionnelle qu'Emmanuel Macron souhaite porter après l'été prochain.

Elles étaient au point mort. Ce vendredi 24 février, pour la reprise des discussions sur l'avenir institutionnel de la Corse, menées par le ministre de l'Intérieur depuis plusieurs mois, Emmanuel Macron est intervenu. S'invitant à une réunion place Beauvau, le président de la République s'est dit ouvert à toutes les solutions évoquées par les élus, de l'autonomie à la différenciation, réitérant toutefois ses deux "lignes rouges", à savoir le maintien de "la Corse dans la République" et "le refus de créer deux catégories de citoyens", a expliqué un conseiller.

"Le président a été très clair là-dessus, il a dit qu'il n'avait pas d'objectif prédéterminé et les élus qui étaient présents ont parlé à la fois d'autonomie, de décentralisation, d'adaptation, de diversification, de différenciation, tout a été un peu abordé", a affirmé la même source à l'AFP. Et d'ajouter : "Le président a dit qu'il n'y avait pas d'objectif préfixé à l'avance, que tout doit être mis sur la table, il ne doit pas y avoir de tabou".

Un nouveau rendez-vous avant l'été

Selon l'Élysée, les négociateurs devront "formuler une proposition qui pourrait s'inscrire dans le projet de réforme constitutionnelle que le président de la République souhaite porter après l'été prochain" pour être discutée en "2023-2024". "Une clause de revoyure entre le président, le ministre de l'Intérieur et les élus" a été fixée "pour avant l'été" afin de "faire le point" sur "des propositions".

D'après la présidence, le chef de l'État a aussi "rappelé qu'il y avait un destin commun qui était à écrire, à bâtir, à reconstruire avec la Corse". Il a aussi estimé que chacun devait faire "un pas l'un vers l'autre" car il n'y aura "jamais un chemin idéal" et que "tout le monde ne sera jamais satisfait à 100%". En effet, l'entente pourrait être difficile, les nationalistes - à commencer par Gilles Simeoni, président autonomiste de l'exécutif corse - plaidant par exemple pour un statut de résident corse et réclamant que la langue corse soit inscrite dans la Constitution.

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Le cycle de discussions initié par Gérald Darmanin avait été lancé en juillet 2022 après le meurtre en prison d'Yvan Colonna par un de ses co-détenus. Mais les discussions devaient s'étaler sur un an à raison d'une réunion à Paris toutes les six semaines. Or, elles ont connu un coup d'arrêt après un nouveau refus de la justice d'octroyer une semi-liberté à Alain Ferrandi et Pierre Alessandri, les deux derniers membres du commando encore en prison, libérables depuis 2017.

En octobre et décembre, le ministre de l'Intérieur avait dû reporter à deux reprises un déplacement vers l'île, du fait d'un climat "pas favorable" en raison des vives tensions autour de la question des prisonniers. Mais le 31 janvier, la justice avait finalement prononcé une mesure de semi-liberté pour Pierre Alessandri et fait de même ce jeudi 23 février pour Alain Ferrandi, ouvrant ainsi la voie à une reprise des discussions.


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